La commune de l’Arcahaie a été sous le feu des projecteurs ce samedi matin à l’occasion du 216e anniversaire du bicolore.
Si le député de la ville, Pierre Féquière Julien, s’est vu chahuté par le public pour son discours non captivant bourré de répétition, la première citoyenne de la commune, Rosemila Petit-Frère, par contre, a été ovationnée pour la teneur de son discours dans lequel elle a mis l’accent sur les réels problèmes du pays en fixant le niveau de responsabilité de chaque acteur dans ce cycle infernal qui caractérise l’existence même de l’Haïti d’aujourd’hui.
“Le drapeau est en péril”, tel est le cri de la Mairesse de l’Arcahaie, signalant la perte de valeur de ce symbole qui selon elle, représente la religion d’une nation.
Pour elle, l’insécurité, la mauvaise gouvernance, la corruption, la misère entre autres, sont les éléments qui détruisent les rêves d’une nation, anéantissent l’espoir d’une jeunesse.
Rosemila Petit-Frère accuse le chef de l’État, à qui elle rappelle sa mission d’apporter des solutions et non de continuer à multiplier promesses sur promesses.
“Le peuple a besoin d’espoir et non de promesses. Il souhaite vivre en sécurité. Tel est son cri. Tant que ce peuple se plaint, craignant pour son avenir qui lui paraît de plus en plus ravageur, le drapeau reste souillé et profané et vous n’avez rien compris du bicolore”, lance la Mairesse au président Jovenel Moïse sous les cris d’un public approbateur.
Rosemila Petit-Frère, n’a pas non plus oublié le parlement. Elle rappelle aux parlementaires que tant qu’ils refusent de participer aux séances, tant qu’ils continuent d’imposer des ministres, d’organiser de séances que pour jeter des gouvernements, refusent de contrôler les actions de l’exécutif, ils contribuent grandement dans le processus de profanation du drapeau. “Vous aussi, vous n’avez rien compris du bicolore”, adresse t-elle aux parlementaires.
“Le peuple vous suit, il a compris et à noté pour vous messieurs”.
“Le vent de la division a tout dévoilé. La presse, le secteur privé, le secteur public, l’opposition politique, tous sont concernés. Ce vent de division a contribué à la dévaluation de la gourde, il augmenté la misère, l’insécurité et l’instabilité. Donc, il faut un vrai dialogue”, estime la mairesse Rosemila Petit-Frère qui dit donner les clefs de la ville au chef de l’État pour entamer dans sa ville ce dialogue, comme l’avaient fait les héros de l’indépendance.
Elle dénonce le fait que la cité du drapeau est traitée en parent pauvre. “Un hôpital sérieux, des centres professionnels, la route de Saintard, Arcahaie en a besoin”, dit-elle tout en réclamant la tenue du procès PetroCaribe. “La voix du peuple c’est la voix de Dieu. Il faut que le procès ait lieu”.
La Mairesse de l’Arcahaie, a la fin de son discours, a remercié toutes les institutions ayant contribué à la réalisation de la célébration de la fête du drapeau de cette année. Elle a eu une félicitation spéciale pour la Police Nationale d’Haïti qui malgré les difficultés, prouve sa volonté et détermination à combattre l’insécurité qui bat son plein dans le pays.