23 vols ou tentatives de vol touchant les corps du délit, des pièces à conviction ou des effets personnels ont été répertoriés au Palais de Justice de Port-au-Prince de mars 2018 à octobre 2020 selon un rapport du RNDDH.
Port-au-Prince, Haïti.- Dans ce rapport d’une vingtaine de pages acheminé à la rédaction de Juno7, le Réseau National de Défense des Droits Humains déplore qu’il n’y ait aucune politique, aucune stratégie pour préserver et sécuriser les corps du délit, les pièces à conviction et les effets personnels impliqués dans des dossiers traités par la justice dans la juridiction de Port-au-Prince. L’absence de dispositions en ce sens explique le vol d’une partie du corps du délit dans le dossier de l’assassinat du Bâtonnier Monferrier Dorval le 19 octobre dernier regrette le RNDDH. Les objets volés dans le cadre de ce dossier très médiatisé ont été placés dans un espace non sécurisé selon le rapport de l’organisation de défense des droits humains.
Pour attirer l’attention sur l’ampleur de ce problème qui entrave l’instruction de dossiers importants, le RNDDH révèle qu’au moins 23 vols ou tentatives de vol touchant les corps du délit, des pièces à conviction ou des effets personnels ont été répertoriés au Palais de Justice de Port-au-Prince, de mars 2018 à octobre 2020 précise le rapport du RNDDH.
Dans 17 des cas de vol, soit un pourcentage de 74%, aucune trace d’effraction n’a été constatée déplore le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), dans ce rapport d’enquête publié ce jeudi 19 novembre 2020. Seuls des classeurs métalliques dans lesquels se trouvaient des dossiers ont été endommagés note le rapport.
Certains indices collectés et des informations recueillies par le RNDDH prouvent que des membres du personnel administratif de la juridiction de Port-au-Prince sont impliqués dans ces vols et tentatives de vol de corps du délit, pièces à conviction et effets personnels. L’organisation de défense des droits humains dit regretter que les 24 agents de sécurité engagés par le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP), renforcés par 20 agents de la Police Nationale, n’aient pas réussi à sécuriser correctement les lieux et empêcher ces vols regrettables.
Le RNDDH recommande aux autorités judiciaires de placer les corps du délit, pièces à conviction et effets personnels impliqués dans des dossiers judiciaires dans des endroits sécurisés tout en procédant à des vérifications régulières. Le Réseau National de Défense des Droits Humains exige par ailleurs l’ouverture d’une enquête judiciaire autour de la disparition mystérieuse d’une partie du corps du délit dans certains dossiers notamment celui du défunt Bâtonnier Monferrier Dorval.
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