L’APM alerte sur la paralysie des tribunaux, la violence des gangs et les conditions de travail précaires des magistrats.
À l’occasion de la rentrée judiciaire 2025-2026, l’Association Professionnelle des Magistrats (APM) a lancé un cri d’alarme concernant la situation préoccupante du système judiciaire haïtien. Selon l’APM, de nombreux tribunaux, surtout dans la zone métropolitaine et certaines villes de province, peinent à fonctionner régulièrement en raison de l’emprise persistante des gangs.
Plusieurs juridictions n’ont plus de locaux adaptés : certaines ont fermé leurs portes, tandis que d’autres ont été déplacées dans des conditions jugées indignes. Dans plusieurs tribunaux de première instance, un seul juge d’instruction est en poste, compromettant sérieusement l’accès à la justice pour les citoyens.
Les magistrats, avocats et le personnel judiciaire vivent dans un climat de peur face aux violences des gangs. À cela s’ajoutent des conditions de travail précaires : tribunaux mal équipés, mobilier vétuste, absence de véhicules de service et traitements jugés insuffisants par rapport à la fonction exercée. L’APM souligne que cette situation affecte considérablement le rendement des tribunaux.
Face à ces difficultés, l’APM appelle le pouvoir exécutif à prendre des mesures urgentes pour sécuriser les infrastructures judiciaires, réhabiliter les tribunaux vandalisés, renouveler le mandat des juges et protéger l’ensemble du personnel judiciaire. L’association demande également au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) de doter les tribunaux et cours des matériels de bureau, véhicules et moyens nécessaires pour assurer une meilleure distribution de la justice.
Malgré ces défis, l’APM félicite les magistrats qui ont, au cours de l’année judiciaire 2024-2025, poursuivi leur mission avec courage, rigueur et intégrité. L’association les encourage à continuer de défendre une justice de qualité, respectueuse des droits humains.
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