Le secrétaire général du Parti Pitit Dessalines, Jean-Charles Moïse, a attaqué de manière virulente les banques commerciales et les patrons des usines de la sous-traitance.
Port-au-Prince, Haïti.- Pour certains, c’est lorsque le leader du parti Pitit Dessalines, Jean-Charles Moïse, est animé par la colère qu’il est à son meilleur. Ce mercredi 30 septembre en conférence de presse, l’ancien sénateur du Nord est parti en croisade contre une grande partie de la bourgeoisie qui selon lui maintient le pays en otage. Cette frange contrôle les secteurs clés de l’économie nationale dont les banques commerciales, l’importation des produits pétroliers, les supermarchés et les usines de la sous-traitance. D’un ton menaçant, le secrétaire général de Pitit Dessalines dit craindre un soulèvement populaire pire que celui de 1986, à partir du mois de janvier 2021, en raison du comportement malsain dit-il de certains entrepreneurs envers la population.
L’ancien sénateur Jean-Charles Moïse a évoqué également l’attitude déloyale des patrons des usines de la sous-traitance, regroupés au sein de l’Association des Industries d’Haïti (ADIH), qui ont écrit en début de semaine au premier ministre Joseph Jouthe pour exprimer leur préoccupation par rapport à l’appréciation de la gourde par rapport à la devise américaine. Selon ces hommes et femmes d’affaires, la revalorisation de la gourde par rapport au dollar américain est « financièrement insoutenable ».
Lors de sa rencontre avec la presse ce mercredi 30 septembre, la cible privilégiée de l’ex-parlementaire a été les banques commerciales. Ces entreprises doivent prendre le soin de ne pas s’attirer les foudres de la population si elles s’aviseraient d’augmenter à nouveau le taux de change. L’ancien maire de Milot continue de réclamer la fixation du taux de change à 40 gourdes pour un dollar américain.
« Quelque chose de grave va vous arrivez si vous vous avisez à augmenter à nouveau le taux de change » avertit le leader de Pitit Dessalines se disant dans l’intérêt des banques commerciales qui doivent éviter d’être les victimes de la colère d’une masse oppressée depuis plusieurs années.
En dépit de la revalorisation de la monnaie nationale par rapport à la devise américaine, l’ex-sénateur se dit insatisfait par rapport à la baisse du prix des produits de première nécessité. Leur prix n’est pas proportionnel au taux de change actuel a indiqué Jean-Charles Moïse.
Les prix des matériaux de construction, des produits pétroliers, des boissons gazeuses et des loyers, entre autres, restent inchangés déplore Jean Charles Moise.
Le leader politique a lancé en ce sens un dernier avertissement aux importateurs et commerçants pour qu’ils baissent les prix de leurs produits. Il enjoint également le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) à publier les noms des grands importateurs de produits alimentaires afin que le peuple puisse clairement les identifier lors des mouvements de protestation à venir. Les prochaines manifestations contre la vie chère doivent se tenir devant les locaux de ces entreprises selon l’ancien sénateur du Nord.
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