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Éditorial

Combien de temps encore vont durer les tergiversations ?

Depuis la publication le 30 mai du deuxième rapport d’audit de la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif sur la gestion des fonds petrocaribe, un rapport complémentaire de celui qui a été remis au bureau du Sénat le 31 janvier puis transmis aux autorités judiciaires de Port-au-Prince le 20 février 2019 par le biais du Premier ministre et du ministre de la justice, les discours pour discréditer, les manœuvres pour jeter dans les poubelles le travail des experts de la CSC/CA, ne manquent pas.

Dans les médias traditionnels, sur les réseaux sociaux, des conseillers, des supporteurs, des proches du Président Jovenel Moise, l’une des personnalités indexées dans le rapport d’audit de la Cour des Comptes à travers la compagnie AGRITRANS dont il était le président, n’ont pas raté l’occasion de coller des étiquettes à ce rapport. Pour certains, il s’agit d’un complot, pour d’autres c’est un rapport politique, une manœuvre pour déstabiliser le pouvoir de Jovenel Moise.

C’est comme si les médias pouvaient jouer le rôle des tribunaux.

Sur le terrain politique, les stratégies se multiplient. Celui qui se surnomme Animal Politique, le sénateur du Sud-est Joseph Lambert, le très proche de l’administration du Président Jovenel Moise, pense que l’occasion qui se présente est idéale pour mettre en œuvre la stratégie du « Banm, ma baw ».

En effet, le sénateur Lambert a appelé cette semaine ses collègues sénateurs de l’opposition à faciliter l’organisation de la séance de ratification du Premier ministre nommé Jean Michel Lapin afin que le Sénat dans le cadre d’un nouvel ordre du jour puisse organiser la séance sur le deuxième rapport d’audit de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds petrocaribe avant de le transmettre au gouvernement qui, lui, le remettra aux autorités judiciaires. Comme ce fut le cas pour le premier rapport. Même si entre la publication du premier rapport et celle du deuxième rapport de la CSC/CA sur la gestion des fonds petrocaribe de l’eau a coulé sous les ponts.

C’est quand même étonnant d’entendre le Commissaire du Gouvernement de Port-au-Prince, Paul Eronce Villard qui a reçu le premier rapport et l’a transmis au cabinet du juge instructeur Ramoncite Accimé, dire que le deuxième rapport d’audit de la CSC/CA est éminemment politique. On veut nous faire croire tout simplement que le rapport publié le 30 mai n’est pas la suite, le complémentaire de celui rendu public le 31 janvier.

On veut nous faire comprendre aussi que le juge instructeur ne peut se procurer du deuxième document sur la gestion des fonds petrocaribe dans le cadre de son instruction s’il n’est pas sanctionné par le Sénat. Quelle aberration !

Ces manœuvres, ces débats sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels, ces stratégies, ces interprétations de nos chefs, des supporteurs, des conseillers, des proches, des fous furieux fanatiques… ; tout se déroule dans une sorte de dernière tentative pour sauver une administration qui a failli au détriment de notre Haïti Chérie.

Un pays au bord de l’explosion, un pays dans lequel rien ne marche. Depuis lundi, personne n’a le droit d’être tombé malade, pour parodier Pyram dans le fameux « Pèlen Tèt » de l’écrivain Frankétienne, qui se passe de présentation. En plus du mauvais fonctionnent des hôpitaux publics, personne n’a accès à une pochette de sang à la Croix Rouge Haïtienne car les employés sont en grève pour exiger 5 mois d’arriérés de salaire. A la Direction Générale des Impôts, cette institution qui collecte des ressources importantes pour faire fonctionner l’Etat, les employés sont en grève depuis lundi.

Le pays n’est même plus en mesure de collecter l’argent des contribuables qui essayent de joindre les deux bouts dans un contexte d’inflation galopante…

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