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Crise politique : les négociations à la nonciature apostolique ont échoué

Après trois jours de pourparlers entre des secteurs politiques et de la société civile à la Nonciature Apostolique à l’initiative de la Communauté internationale pour une sortie de crise, la montagne a accouché d’une souris . Aucun accord n’a été trouvé entre les parties tant les positions sont divergentes sur la démission ou réduction du mandat de Jovenel Moïse qui a déclaré récemment qu’il n’y aura plus de transition.

Les fruits de ce dialogue n’ont pas tenu la promesse des fleurs car les lignes n’ont pas vraiment bougé. Chacun des acteurs politiques maintient sa proposition de sortie de crise. Les négociations engagées sous la supervision de la communauté internationale se révèlent un échec jusqu’ici. Des leaders de partis politiques réunis à l’initiative des représentants du Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) et de l’OEA n’ont pas pu trouver un accord. Les négociations ont buté sur la démission ou la réduction du mandat du chef de l’Etat car les représentants du pouvoir ne veulent pas en entendre parler.

Des signataires de l’accord de Marriott comme Mache kontre, des signataires de l’accord politique de Kinam ayant à leur tête Liné Balthazar, des membres de la société civile, des partis politiques non alignés comme KONA de Joseph Lambert ,INIFOS et le RDNP, ainsi que trois représentants de la présidence Renald Luberice, Jude Charles Faustin et Jessy Menos ont pris part aux discussions.

Mache Kontre représenté par Edgard Leblanc et Inifos de Paul Denis ont proposé le départ planifié du président le 7 février 2021, le choix d’un Premier ministre par l’opposition et la société civile dont le mandat prendra fin le 7 février 2022, soit un an après le départ du président. Ce nouveau PM aura pour mission de combler le vide présidentiel pendant une année, réaliser les élections afin de remettre le pouvoir à un autre président élu.

Alors que les négociations se déroulaient, le président de la République a fait une apparition soudaine et pris la parole pour expliquer qu’il n’est pas attaché à un mandat mais à des réformes telles que la réforme de la constitution de 1987 amendée. Jovenel Moïse a demandé aux acteurs politiques en face de lui proposer un calendrier réaliste pour l’organisation des élections après quoi il laissera son fauteuil de président.

D’un autre côté, le Bloc démocratique ayant à sa tête Emmanuel Ménard a proposé un Premier ministre de consensus choisi entre tous les acteurs politiques et de la société civile pour former un gouvernement d’exception. Le nouveau gouvernement aura en son sein seulement des citoyens au dessus de tout soupçon de corruption ou disposant d’un rapport favorable de leur gestion délivré par la Cour des comptes s’ils ont été comptables ou ordonnateurs de dernier public.

Tard dans la soirée, le leader de KONA, le sénateur Joseph Lambert a pris le taureau par les cornes pour tenter de fusionner les différentes propositions avec celle du président. Il a proposé à son tour un Premier ministre de consensus choisi par les différents acteurs signataires des deux accords. La formation du cabinet ministériel se fera de concert avec le président qui démissionnera une fois les élections réalisées entre juin et septembre 2021. Pour le sénateur Lambert, c’est au président Jovenel Moïse d’organiser ces élections et il partira après la publication des résultats.

La proposition du sénateur Joseph Lambert qui, dit-il, vise un retour à l’ordre constitutionnel en ce qui concerne le mandat des élus a été bien accueillie par certains acteurs comme les représentants de Palmis, Kinam et société civile . Mache kontre, Inifos et RDNP ont campé sur leur position initiale. Mais le coup de grâce a été portée par les représentants de la présidence. Renald Luberice n’a pas saisi ce pont d’or, il préfère s’arcbouter à sa position de départ qui est le respect du mandat constitutionnel du président Jovenel Moïse qui est de 5 ans.

À la suite de cette position radicale exprimée par Renald Luberice, les négociations sont interrompues. Madame Hellen La Lime, représentante du secrétaire général des Nations-Unies et chef du BINUH est sortie insatisfaite du déroulement des pourparlers. Car elle était apparemment confortable avec la proposition du sénateur Lambert. La diplomate laisse le pays aujourd’hui pour se rendre aux États-Unis sans avoir trouvé un accord de sortie de crise avec la classe politique et la société civile. Aucune nouvelle date n’est prévue pour la reprise des pourparlers en vue d’une sortie de crise. Ce qui augure encore des jours sombres pour le pays.

A noter que l’aile dure de l’opposition regroupée au sein du secteur Démocratique et Populaire, l’Alternative consensuelle et Forum papay n’ont pas voulu prendre part à ces négociations. Pour leurs leaders, la solution à la crise doit nécessairement passer par le départ immédiat de Jovenel Moïse. Ils restent attachés à l’accord de Mariott qui exigent le départ du président, la tenue du procès Petro-caribe et la conférence nationale souveraine.

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