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La crise socio-politique et l’insécurité, obstacles à la relance des activités économiques, selon la BRH

Stabilisation du taux de change: la BRH requiert la participation des autres entités de l'État

La situation socio-politique et sécuritaire, principale contrainte à la relance des activités économiques, selon la note sur la politique monétaire de la BRH.  La banque centrale avance que pour les deux derniers trimestres de l’exercice 2021, les perspectives pour l’économie haïtienne demeurent mitigées.

La Banque de la République d’Haïti a publié à la fin du mois d’avril une note sur la politique monétaire pour le 2eme trimestre de l’année fiscale allant de janvier à mars 2021. D’entrée de jeu, en dressant un tableau de l’économie nationale, la BRH estime que la situation socio-politique et sécuritaire s’est confirmée comme la principale contrainte à la relance des activités dans le pays.

Ce contexte a ainsi porté de nombreuses entreprises à garder une position attentiste et des ménages à reporter certaines de leurs consommations. Il a aussi eu comme conséquence, selon la BRH, d’empêcher l’économie haïtienne de profiter de la reprise au niveau mondial en termes d’augmentation de la demande de biens exportables et de transferts de fonds des migrants.

Crise et panne de recettes

La conjoncture actuelle a, selon la BRH, entraîné une dégradation du climat des affaires qui a eu des incidences négatives sur la situation des finances publiques, affectant la capacité de l’État à mobiliser des ressources au cours du deuxième trimestre 2021. Les recettes ont chuté de 10,44 % en rythme trimestriel, passant de 25 293,66 millions de gourdes à 22 652,66 millions de gourdes. De même, les dépenses budgétaires ont totalisé 41 304,2 millions de gourdes, suite à un repli de 15,6 % par rapport au trimestre précédent.

“De manière globale, les ressources collectées par l’État sur les six premiers mois de l’exercice ont été
chiffrées à 130 464,06 millions de gourdes dont 47 946,3 millions de gourdes de recettes fiscales. Ces dernières ont été insuffisantes pour couvrir les décaissements totalisant 154 032,10 millions de gourdes dont 90 235,87 millions de gourdes de dépenses budgétaires effectuées par l’État sur la période”, écrit la banque centrale.

Les opérations financières de l’État, poursuit la BRH, se sont soldées par un déficit du Trésor financé, en partie, par la BRH à hauteur de 33 108,50 millions de gourdes. Ce montant reste en dessous du plafond de 39 307,90 MG fixé dans le cadre du pacte de gouvernance économique et financière signé entre le MEF et la BRH.

Augmentation du taux de change

L’évolution des deux principales composantes de l’offre de devises a amplifié l’écart par rapport à la demande, laquelle a subi l’effet du financement monétaire du déficit, a analysé la BRH. Elle avance que  de ce déséquilibre grandissant, ont émergé des anticipations négatives de la part des agents économiques, générant ainsi des pressions additionnelles sur le taux de change.

“Conséquemment, le taux de change est passé de 72,16 gourdes pour un dollar ÉU en décembre 2020 à 80,32 gourdes en mars 2021, soit une dépréciation de 11,3 % de la gourde par rapport au dollar américain sur le trimestre”, poursuit la banque centrale”, dans cette note sur la politique monétaire.

La banque centrale, toujours dans ses analyses, avance que dans le même temps, “l’irrégularité des pluies et les problèmes au niveau des canaux d’irrigation se sont traduits en de faibles récoltes pour les deux dernières campagnes agricoles, affectant ainsi la disponibilité des denrées locales. “Ce creusement du déficit de l’offre locale a été relativement compensé par les importations qui ont enregistré une hausse sur les cinq premiers mois de l’exercice”, poursuit la BRH.

Parallèlement, la note précise que “les prix dans l’économie ont subi les effets néfastes de la perturbation des conditions d’approvisionnement par le climat sécuritaire, du renchérissement des produits de base (alimentaires et pétroliers) sur le marché international et de la dépréciation de la gourde. Ceci s’est reflété notamment au niveau de l’inflation mensuelle qui a accusé une hausse de 10 points de base par rapport au premier trimestre pour se porter à 1,1 % en février 2021”.

Perspectives mitigées pour le reste de l’année

Dans le chapitre des perspectives, la banque centrale avance que pour les deux derniers trimestres de l’exercice 2021, les perspectives pour l’économie haïtienne demeurent mitigées. Au niveau externe, la poursuite du renchérissement des produits de base sur le marché international est susceptible d’alourdir la facture d’importations du pays et conséquemment d’alimenter des tensions sur la demande de dollars dans le pays.

“Au niveau interne, les incertitudes entourant l’environnement des affaires et la situation financière de l’État restent prédominantes. De même, la campagne agricole de printemps risque de pâtir de la faible disponibilité des semences, ce qui pourrait avoir des impacts négatifs sur les prochaines récoltes. Ces différents éléments tant externes qu’internes, risquent de générer des conséquences négatives sur l’offre locale de biens et le taux de change, lesquelles pourraient amplifier les pressions sur les prix dans l’économie”, poursuit la note sur la politique monétaire.

Pour indiquer la voie, la banque de la République d’Haïti a fait savoir qu’une “atténuation de la crise socio-politique et l’amélioration des conditions sécuritaires jointes à une mise en œuvre ordonnée du plan de relance économique du Gouvernement devraient permettre à l’économie haïtienne de profiter des retombées positives de la reprise économique
au niveau mondial, notamment aux États-Unis.”

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