La célébration des 222 ans du bicolore haïtien au Cap-Haïtien a été marquée par des protestations hostiles à l’endroit des autorités, des actes de violence et des interrogations sur le budget de 400 millions de gourdes.
Le dimanche 18 mai 2025, le gouvernement haïtien a célébré le 222e anniversaire du drapeau national au Cap-Haïtien, dans un climat de tension sociale et politique. Prévue comme une journée d’unité et de mémoire, la fête a été perturbée par plusieurs incidents qui ont jeté une ombre sur les festivités officielles.
Lors de la cérémonie, le président du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, a été vivement chahuté par des membres de la population venus assister à son discours. Des protestataires l’ont publiquement traité de voleur et d’incompétent, perturbant son intervention et reflétant le mécontentement populaire envers les autorités en place.
Un autre incident notable s’est produit à la Cathédrale du Cap-Haïtien. Un agent de la Politour a giflé un professeur manifestant contre le pouvoir en place. L’altercation, filmée par des témoins, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, suscitant de vives réactions. Bien que le professeur ait riposté en giflant à son tour le policier, de nombreux internautes ont dénoncé le comportement répressif de l’agent.
Par ailleurs, l’absence remarquée de la ministre de la Jeunesse et des Sports, Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, a soulevé des interrogations, d’autant plus qu’elle avait annoncé quelques jours plus tôt, lors d’une conférence à la Primature, un budget de 400 millions de gourdes alloué aux festivités du 18 mai. Une somme jugée excessive par de nombreux citoyens qui estiment que les infrastructures mises en place et l’ambiance générale ne justifient pas une telle dépense.
À rappeler que le Ministère de la Jeunesse et des Sports, tout comme le Ministère de l’Éducation Nationale, joue un rôle central dans l’organisation de la fête du drapeau. Si la présence du ministre de l’Éducation a été remarquée, l’absence de la ministre de la jeunesse et des Sports suscite de nombreuses interrogations, d’autant que ce ministère est chargé de la logistique, du défilé, et avait annoncé un budget de 400 millions de gourdes pour l’événement. Fait encore plus étonnant, aucune explication n’a été donnée à ce sujet, pas même dans le discours de Fritz Alphonse Jean.
Par ailleurs, les protestations s’ajoutent à une frustration plus large concernant le choix du Cap-Haïtien comme lieu de célébration. Depuis environ cinq ans, en raison de l’insécurité persistante sur la côte des Arcadins, les autorités ont délaissé l’Arcahaie, berceau historique du drapeau haïtien, au profit du Cap-Haïtien. Une décision critiquée par plusieurs voix qui estiment que la symbolique de l’Arcahaie devrait être respectée malgré les difficultés sécuritaires.
CP:Fildor/Juno7
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