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Financement des partis politiques : Le CODDEMIR exprime son malaise et dit craindre une sorte de musellement non dévoilée

D’entrée de jeu, le collectif des organisations pour la défense des Droits des migrants et des rapatriés, CODDEMIR, n’est pas contre à ce que l’Etat haïtien finance les partis politiques, pourvu que cela  se fasse en vertu d’une loi votée par le parlement et publiée dans le journal officiel Le Moniteur en date du 16 janvier 2014.

En revanche l’organisation estime que cette forte somme de 250 millions de gourdes tirée du trésor public  et qui atteindra la barre de  500 millions pour les six derniers mois de l’exercice fiscal en cours, pourrait être utilisée  à des fins plus collectives, plus utiles.

«Le pays a des besoins  urgents qui ne peuvent plus attendre. Notre système éducative est à son plus bas niveau, nos écoles n’ont presque pas  de matériels pour fonctionner, et les professeurs sont mal rémunérés, des patients meurent à longueur de journée dans nos hôpitaux par manque d’intrants médicaux, notre système judiciaire  est perpétuellement en grève, la dernière en date, celle engagée  par le syndicat des greffiers d’Haïti », détaille avec regret  Pierre Garraud Néré, directeur exécutif du CODDEMIR.  Au regard de ce triste constat, le défenseur de droits humains pense que l’administration Moïse-Lafontant aurait  mieux fait si elle avait utilisé cet argent  pour apporter des solutions rapides et concrètes  aux problèmes précités.

« L’argent est décaissé certes, mais, va-t-il  être utilisé pour renforcer les partis politiques  comme le veut la loi ?  Ne deviendra-t-il pas une source de discorde entre les membres des structures politiques  et les dirigeants qui gèrent leurs partis comme une petite entreprise familiale ?  Va-t-il (l’argent) être réellement utilisé pour la formation des militants  ?» Ce sont là, certaines questions que le directeur exécutif ne peut pas s’empêcher de se poser.  Des questions intrigantes, que tous contribuables devraient  aussi se poser à cette phase des débats.

Par ailleurs, monsieur Néré salue patriotiquement l’organisation politique comme Fanmi Lavalas et Plateforme Pitit Dessalines qui n’ont pas accepté ce financement.  En bon avangardiste, il dit craindre que cette largesse de l’équipe au pouvoir à l’égard des partis politiques ne soit pas une manœuvre jusque-là inavouée, dont le vrai motif serait d’acheter le silence des bénéficiaires.

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