La FJKL dénonce la terreur qui règne dans le quartier populaire de Pont Rouge.
Dans son dernier rapport paru le 22 juin, la fondasyon Je Klere (FJKL) a retracé les faits « macabres » qui se sont produits à la fin du mois de mai dans le quartier populaire de Pont Rouge. Ce quartier et « ses zones avoisinantes ont subi les assauts répétés de groupes armés les 24, 25 et 26 mai 2020. Maisons incendiées, corps calcinés, personnes tuées, blessées par balles, portées disparues caractérisent ces douloureux évènements », a relevé la FJKL.
Les récents événements meurtriers dans cette zone sont dus à des conflits politiques. La FJKL estime que le pouvoir et l’opposition alimentent ces bouleversements, se disputent, par l’entremise des bandits armés, des zones du bas de Delmas au Warf Jeremi en passant par la Saline, Chancerelles, dont Pont Rouge, jusqu’à Cité Soleil. Pont Rouge, malgré les soubresauts, est resté anti-Jovenel.
Pour retracer les faits, l’organisation de droits humains explique que depuis l’assassinat le 6 mai 2020 de l’un des chefs du gang de Fort Dimanche, Ernso, par les hommes de Micanor de Warf Jérémie, une situation de tension règne entre les quartiers de Pont Rouge allié de Fort Dimanche. Dans ce climat de tension entre groupes pro ou antigouvernementaux, des agents de la PNH comme pour prendre position, à travers son unité de blindés, le 10 mai 2020 ont tiré sur des jeunes à Pont Rouge. Cette attaque a fait deux morts : Yvenson JOSEPH et Fritz VIAU laissant chacun deux enfants mineurs.
A l’occasion de cette attaque, le chef du gang de Pont Rouge, Yvon FRANCOIS alias Ti Yvon est blessé par balle au pied. Incapable de commander sa troupe, il est aussitôt remplacé provisoirement par Yvens. Le dimanche 24 mai 2020, une coalition de troupes de Barbecue, Micanor, Ti Sonsonn et Ti Junior a d’abord attaqué Tokyo comme allié de Pont Rouge. Ils ont pillé, incendié des maisons et maltraité des gens qui ne participaient pas au combat mais trouvés sur leur passage ; ils ont poussé à la fuite Pablo, le chef de la base de Tokyo, avant de s’en prendre à Pont Rouge où ils ont tué, incendié des véhicules et des maisons à la ruelle (corridor) Deschamps.
« La population est abandonnée aux gangs armés qui, dans certains cas, ont même reçu le support actif ou passif des forces de l’ordre pour des raisons idéologiques ou tout simplement criminelles. Au-delà des actes de terreur, Pont rouge est au cœur d’une stratégie électorale macabre qu’il y a lieu de chercher à comprendre et à dénoncer afin d’éviter le pire. C’est ce que la FJKL tente de faire par la publication du présent rapport », a indiqué la FJKL.
La zone de Pont rouge est le théâtre d’affrontements violents entre gangs armés depuis 2018. Lors du massacre tristement célèbre de La Saline une coalition de gangs armés composée de Base Pilate (une nébuleuse de policiers dirigée par Ezekiel Alexandre), Base Delmas (2-24) dirigée par Jimmy CHERIZIER alias Barbecue, Base Nan Chabon dirigée par Serge ALECTIS alias Ti Junior, Base rue Porcelaine/rue Saint-Martin contrôlée par James Alexander, alias Sonsonn ont conjugué leurs atouts pour mener une attaque soutenue par le pouvoir.
Près de cinq mois après le massacre de La Saline, soit le 13 avril 2019, la coalition dirigée par Barbecue a attaqué le quartier de Tokyo où ils ont pillé, incendié, violé des femmes et des filles et chassé les bandits armés de Tokyo qui se sont réfugiés au Pont Rouge et à Boston. Grâce au support des bandits de ces quartiers ils ont pu reconquérir leur territoire.
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