Funérailles de Mrg Pierre Antoine Paulo: le chancelier Claude Joseph invite l’église catholique à jouer pleinement son rôle de facilitatrice en vue d’une solution concertée à la crise haïtienne
Port-au-Prince , Haïti .- Décédé le jeudi 4 février des suites d’une chute accidentelle dans les escaliers de l’auberge du monastère bénédictin de Cariès, les funérailles de l’évêque émérite du diocèse de Port-de-Paix, Monseigneur Pierre Antoine Paulo, ont été chantées le samedi 20 février 2021 à Port-de-Paix. Des figures importantes de l’église et du monde politique haïtien dont des membres de la Conférence épiscopale et du Clergé catholique, des Représentants des différentes communautés religieuses et du Ministre des Affaires étrangères et des Cultes, Dr. Claude JOSEPH ont pris part à la cérémonie qui s’est clôturée au niveau de la métropole du Sud.
Dans son discours d’occasion, le chancelier haïtien s’est souvenu d’un missionnaire infatigable qui depuis son jeune âge dans sa propre communauté chrétienne à Camp-Perrin, dans le Sud du pays, a consacré toute sa vie à la propagation de la bonne nouvelle et à la rédemption des bonnes âmes, tant en Haïti qu’à l’étranger notamment en République Dominicaine et en Colombie.
“Monseigneur PAULO, vous n’êtes pas mort, vous ne faites que vous débarrasser de votre enveloppe charnelle. Vous rejoignez désormais la compagnie de ceux qui seront appelés à la résurrection pour l’éternité.
Votre altruisme nous a émerveillés. Vous viviez pour vos semblables davantage que pour vous-même. Vous avez fait l’option de vous mettre au service de la communauté religieuse, des démunis et des pauvres répondant ainsi à l’appel du Christ qui, sa vie durant et jusqu’à sa passion, n’a cessé de nous recommander de nous entraider et de nous aimer les uns les autres”, déclare le Dr Claude Joseph dans son discours.
Crise haïtienne: un appel à l’implication totale de l’église”
Ces funérailles ont aussi servi de prétexte au diplomate pour exposer la crise multidimensionnelle qui ravage le pays et appeler l’église universelle à jouer pleinement son rôle dans la recherche de solutions à cette situation d’instabilité sociopolitique et économique qui a trop duré.
“Haïti traverse un moment extrêmement difficile de son histoire. Depuis deux ou trois années, la société est divisée par des luttes politiciennes où les passions se déchaînement, exacerbées par des vagues de violences armées et un climat d’insécurité délétère.
Il est grand temps, comme le répète sans cesse le Président de la République, Jovenel MOISE, que les filles et les fils du pays s’accordent sur les vrais enjeux de la compétition politique qui doit être menée dans le calme et la sérénité, et surtout dans le respect scrupuleux des règles du jeu démocratique”,a déclaré le ministre Joseph qui souhaite vivement que la Conférence épiscopale les reprenne à son compte et mette tout son poids moral dans la balance pour accompagner les différents secteurs de la vie nationale dans la recherche d’une issue heureuse à la crise sociopolitique qui menace le fondement même de la société.
“Quand une famille est menacée de division, il faut qu’il y ait un facilitateur impartial pour ramener ses membres à la raison et les remettre sur le droit chemin, sans préjuger de ceux qui ont tort ou raison. C’est ce rôle que nous attendons de l’Eglise”,conclut Claude Joseph soulignant que l’Administration MOISE et le Gouvernement JOUTHE demeurent très ouverts et souhaitent ardemment l’intervention de l’Eglise pour amener les protagonistes de la crise à la table du dialogue et de la concertation en vue du sauvetage de la nation.
Il faut souligner qu’en date du 2 février dernier , 17 évêques de l’église avaient pris position sur le mandat constitutionnel du président en faisant référence aux dispostions pour harmoniser le temps électoral et le temps constitutionnel .Jovenel Moïse a renvoyé les autres élus à la fin de leur mandat , suivant le décret électoral , aujourd’hui il doit partir s’il ne veut pas être en faux par rapport à la loi et la constitution.
” Le président de la République a appliqué la loi électorale et la constitution pour les députés, les sénateurs et les maires au cours des années précendentes. Il a ainsi affirmé l’unité de la loi pour tous les élus, y compris pour lui même , proclamant ainsi que la loi est une pour tous “avait tranché la Conférence des Évêques.
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