La justice fédérale américaine a condamné Germine Joly à 35 ans de prison pour l’enlèvement et la séquestration de 16 citoyens américains, dont cinq enfants, en Haïti.
Le Bureau du procureur des États-Unis pour le district de Columbia a annoncé, dans un communiqué de presse, la condamnation à 35 ans de réclusion de Germine Joly, chef du redoutable gang haïtien 400 Mawozo. Il a été reconnu coupable, le vendredi 16 mai 2025, par un jury fédéral, pour avoir orchestré en 2021 l’enlèvement de 16 ressortissants américains, dont cinq enfants, et leur séquestration pendant 62 jours.
Selon le communiqué, Germine Joly dirigeait les opérations du gang depuis la prison, en utilisant des téléphones portables non surveillés. Il était en contact constant avec d’autres membres influents du 400 Mawozo, pour la plupart ses proches parents. Il contrôlait les finances du gang, fournissait les armes et supervisait les enlèvements.
À l’issue d’un procès de dix jours devant le tribunal fédéral du district de Columbia, le jury l’a reconnu coupable d’un chef d’accusation de complot en vue de commettre une prise d’otages, ainsi que de seize chefs d’accusation de prise d’otage de ressortissants américains en vue d’obtenir une rançon.
Germine Joly avait déjà plaidé coupable dans une autre affaire pour trafic illégal d’armes vers Haïti, en violation des lois américaines sur l’exportation, et pour blanchiment d’argent lié aux rançons versées pour d’autres enlèvements. Il avait été condamné en juin 2024 à 35 ans de prison fédérale pour ces faits.
Le verdict a été annoncé par la procureure fédérale Jeanine Ferris Pirro, aux côtés de Ryan James, agent spécial adjoint du FBI chargé du bureau local de Miami. « Notre bureau se battra agressivement pour protéger les Américains pris en otage et maltraités, et pour défendre les libertés religieuses, y compris celles des chrétiens. Comme les preuves l’ont démontré, Germine Joly a orchestré un complot visant à utiliser des missionnaires chrétiens américains comme monnaie d’échange pour négocier sa libération d’une prison haïtienne », a déclaré la procureure.
Les preuves présentées au procès ont établi que Germine Joly avait dirigé l’enlèvement initial, choisi les lieux de détention des otages et fixé la rançon à 17 millions de dollars, un montant jugé irréaliste, destiné à faire pression sur le gouvernement haïtien. Il aurait également été impliqué dans les décisions relatives à la libération progressive des otages.
Cette condamnation marque une victoire pour la justice américaine dans sa lutte contre les groupes criminels transnationaux opérant en Haïti, et souligne l’engagement des autorités à poursuivre en justice les auteurs d’enlèvements de citoyens américains à l’étranger.
À lire aussi:
