La violence et l’effondrement des services en Haïti ont forcé plus de 680 000 enfants à fuir leur foyer, selon un rapport alarmant de l’UNICEF.
Le nombre d’enfants déplacés à cause de la violence en Haïti a presque doublé en un an. Selon un rapport publié ce jeudi par l’UNICEF, environ 680 000 enfants ont été arrachés à leur foyer, sur un total de 1,3 million de personnes déplacées à travers le pays. L’organisation évoque une crise d’une ampleur jamais vue, alimentée par la montée de la violence, l’effondrement des services publics et la rareté de l’aide humanitaire.
Le rapport SOS Enfants souligne que les sites pour personnes déplacées se multiplient à grande vitesse : on en dénombre désormais 246, souvent dépourvus de structures de protection. Les enfants et les femmes y sont exposés à de graves risques de violence, d’exploitation et d’abus. Dans certains cas, les écoles sont transformées en abris, privant ainsi près d’un demi-million d’élèves de leur droit à l’éducation.
« En Haïti, les enfants sont frappés par des violences et des déplacements d’une ampleur terrifiante », déplore Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF. Elle rappelle que chaque fuite prive les enfants non seulement d’un toit, mais aussi de leur stabilité, de leur santé et de leur avenir.
Haïti fait face à une crise humanitaire multiple : plus de 3,3 millions d’enfants ont besoin d’assistance, tandis que 1 million souffrent d’insécurité alimentaire sévère. En 2025, près de 288 000 enfants de moins de 5 ans risquent la malnutrition aiguë. Les groupes armés, qui contrôlent plus de 85 % de Port-au-Prince, bloquent l’accès à la nourriture, aux soins et à la protection, rendant les opérations humanitaires extrêmement dangereuses.
Face à cette situation dramatique, l’UNICEF appelle la communauté internationale à intensifier son soutien. L’organisation réclame des fonds pour offrir des abris sûrs, un accompagnement psychosocial, un accès à la santé, à l’éducation et à l’eau potable. Son appel humanitaire pour Haïti reste largement sous-financé, menaçant la survie de milliers d’enfants.
« Les enfants d’Haïti ne peuvent pas attendre », insiste Catherine Russell.

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