Le président brésilien Lula s’engage à soutenir Haïti, annonce la formation de 400 policiers haïtiens et plaide pour une réparation de la dette d’indépendance exigée par la France
La situation en Haïti s’impose comme une priorité lors du Sommet Brésil–Caraïbes qui s’est ouvert le vendredi 13 juin 2024 à Brasília. Organisé sous l’égide du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, le sommet rassemble des Chefs d’État et représentants de la région afin de renforcer le dialogue et de promouvoir des actions coordonnées en matière de sécurité, de développement et d’environnement.
Le ministère brésilien des Affaires étrangères a confirmé que les défis sécuritaires, alimentaires et socioéconomiques auxquels fait face Haïti seront au centre des échanges. Dans cette dynamique, le président Lula a eu une rencontre bilatérale avec Fritz Alphonse Jean, président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti. Lors de cette rencontre il a réaffirmé l’engagement du Brésil à mobiliser un soutien international en faveur de la stabilisation et du développement durable du pays.
Dans une déclaration, Lula a annoncé que son pays assurera la formation de 400 agents de la Police nationale d’Haïti (PNH), contribuant ainsi au renforcement des capacités de l’État haïtien dans sa lutte contre l’insécurité.
À rappeler que le Brésil avait promis cette formation lors de la visite de l’ancienne chancelière haïtienne, Dominique Dupuy, en août 2024. Au cours de ces discussions, la ministre Dupuy, en collaboration avec son homologue de la Défense brésilien, José Múcio, avait obtenu des engagements concrets. Des démarches d’urgence ont été lancées pour fournir un appui immédiat aux forces de l’ordre haïtiennes. Par ailleurs, Dominique Dupuy avait annoncé via la plateforme X que 400 policiers haïtiens bénéficieront de formations spécialisées dans plusieurs centres au Brésil, un renforcement significatif des compétences qui devrait contribuer à stabiliser la situation sécuritaire en Haïti.
Fritz Alphonse Jean a remercié le Brésil d’avoir proposé la formation de 400 policiers haïtiens, qui commencera en août, et a sollicité une coopération technique pour rétablir la capacité de production alimentaire du pays, a rapporté le gouvernement brésilien.
Le dirigeant brésilien a également appelé à un soutien accru à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), insistant sur la nécessité d’une mobilisation internationale plus ambitieuse pour stabiliser Haïti.
Mais c’est surtout son appel en faveur d’une réparation historique qui a marqué les esprits. Dès le début de son intervention, Lula a promis de plaider pour qu’Haïti obtienne réparation de la « rançon de l’indépendance », une somme astronomique que le pays avait été contraint de verser à la France après sa libération du joug colonial.
« Lors de ma récente visite en France, j’ai déclaré à plusieurs reprises qu’Haïti ne pouvait être puni éternellement pour avoir été le premier pays des Amériques à accéder à l’indépendance. La communauté internationale doit s’engager à mettre en œuvre un plan national de développement pour le pays », a-t-il déclaré.
Au cours de cette journée diplomatique intense, Lula a également échangé avec les dirigeants du Guyana, de la République dominicaine et de la Barbade. Ces entretiens ont porté sur des sujets allant de la coopération en matière de biodiversité et de transition énergétique à la réforme de l’architecture financière mondiale.
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