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Haïti crise:  la démission du président MOÏSE est un impératif du dialogue politique !

HOMICIDE, PARRICIDE, INFANTICIDE, FEMINICIDE…
Si la genèse de la crise actuelle remonte à juillet 2018, cependant, au cours des deux derniers mois, des manifestations de masse ont éclaté à travers tout le territoire. Le pays en mode “lock”. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre leur situation précaire, souvent au mépris de la répression violente des autorités. Bien que les revendications des manifestants soient nombreuses – et même au sein des mouvements de protestation – un facteur commun a largement contribué à l’épouvante de l’indignation: la corruption et la mauvaise gestion financière des gouvernements.

Le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif sur la dilapidation des 4.2 milliards de dollars du fonds Petrocaraibe a indexé le président Jovenel MOÏSE dans une vaste opération de détournement de fonds.C’est un fait rarissime pour un président en fonction dans l’histoire politique du pays. Donc, en plus de son incapacité à diriger le pays, le président est impliqué de manière claire et nette selon le Tribunal Administratif Haïtien dans des actes de corruption. Voilà pourquoi toute la population exige à travers ses différentes composantes sa démission de manière pure et simple .

L’ appel au dialogue est toujours lancé sans cesse à chaque fois que de nouvelles crises surgissent. Or, il est de toute évidence clair que le président n’en veut pas et n’entend pas dialoguer avec ses adversaires politiques.

L’ une des caractéristiques propres du président, c’est qu’il a toujours pris le soin pour saboter les travaux de toutes les commissions dont il a constituées, nommées depuis le jour de sa prestation de serment comme chef d’État. Des millions de gourdes ont été dépensées en ce sens pour aucun résultat. Vous connaissez l’histoire de la toute dernière commission qui a pris fin quelques heures après sa conférence de presse donnée au palais national. Comme ses promesses de campagne, il ne respecte aucun engagement.

-Fondement d’un dialogue politique

Le dialogue politique est un mode alternatif de règlement de crise. Or, la dimension de la crise actuelle dépasse largement les autorités en place et les acteurs. Les parties ne peuvent pas s’asseoir autour d’une table de discussion pour débattre des préoccupations qui devront faire l’objet de différends. Il y a deux types de dialogue politique: direct et indirect.

Dans le dialogue politique direct, en principe,  les acteurs en conflit se retrouvent autour d’une table et discutent de leurs différends pour trouver un accord. À défaut de leurs  disponibilités, ils délèguent en revanche leurs représentants.

Alors que dans le dialogue politique indirect les acteurs en conflit cherchent un médiateur consensuel qui peut être une personnalité internationale ou nationale. Il revient maintenant au médiateur choisi d’aller rechercher en retour l’équilibre entre les acteurs et proposer les pistes de solutions pour la signature de l’accord.

Bref, qu’il soit un dialogue politique direct ou indirect, il doit indubitablement aboutir à un rapport qui contient les consensus et les dissensus qui découlera d’un accord signé par les parties en conflit. Ils peuvent décider de le signer en forme solennelle pour la validation.

Tout compte fait, avec des suspicions légitimes de corruption et de détournement de fonds qui pèsent lourdement sur le président Jovenel MOÏSE, l’implication présumée de sa femme dans l’affaire Dermalog et d’autres scandales de corruption, au nom de la morale politique, le dialogue politique n’est possible avec lui ; la démission s’impose indéniablement. Il n’a plus de crédibilité. Il n’inspire pas confiance. La lutte contre la corruption est une dynamique internationale, en aucun cas, Haïti n’a pas le droit de rater le train qui est en marche.

Dans la vie démocratique d’un pays, le dialogue politique est exceptionnel. Dès qu’on y fait référence, il n’y a pas lieu de parler du respect scrupuleux de la constitution. Car, le dialogue politique est objectivement une résultante de la faillite des trois pouvoirs publics de l’État dans leurs missions respectives. Ils ne sont pas en mesure de gérer les affaires publiques par les voies et moyens prévus par les règles de droit régissant le fonctionnement normal de la République. Partant de ce postulat, après la démission du président Jovenel MOÏSE, le dialogue politique sera irréversible entre tous les secteurs de la nation pour donner au pays de nouvelles orientations sur la base d’un accord politique consensuel.

Witzer MESADIEU

Directeur de Juristech Legal & Associated.

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