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Économie

Haïti-Économie : La dépréciation de la gourde, objet d’une conférence-débat à l’ISC

« Dépréciation de la gourde, causes et opportunités » ce thème a été abordé lors d’une conférence-débat la semaine dernière au local de l’initiative de la Société civile, à Pétion-ville.

Deux intervenants issus du secteur économique et financier en Haïti, à savoir Gérard Vaugue, vice-président de Capital Banque et Gregory Brandt, ex-président de la Chambre de commerce franco-haïtienne, ont animé pendant près de deux heures cette conférence.

Présentant le bilan de l’économie en 2018 , Gérard Vaugue a révélé que l’environnement politico-social qui prévalait au cours de l’année 2018 a été, malgré tout, meilleur que 2017. L’année 2017, rappelle-t-il, a été caractérisée par les effets néfastes de l’après-ouragan Matthew et l’incapacité de monter un gouvernement fonctionnel. Les émeutes des 6,7 et 8 Juillet étaient l’un des faits majeurs en 2018. Cette année était également marquée par une très faible croissance du PIB, soit 1.5.

Le conférencier a également évoqué le déficit budgétaire grandissant auquel fait face Haïti. Selon lui, ce problème est dû à quatre raisons principales : la contrebande qui ronge les recettes de l’État, la problématique de recouvrement de l’EDH, poussant l’État à financer à hauteur de 150 à 200 millions de dollars américains cette entreprise publique, la fixation du prix de l’essence à la pompe causant des pertes de recettes et des débours de l’État, et la mauvaise gestion des finances publiques en général.

Face à ces constats, Gérard Vaugue a proposé plusieurs pistes de solution en vue de changer la donne. Il faut, selon lui, déployer les efforts importants et nécessaires pour rétablir un certain équilibre entre la quantité de gourdes et de dollars qui sont disponibles sur le marché, et dans l’économie en général.

Du côté de l’offre de dollars, il faut travailler à mettre en place des politiques publiques qui promeuvent la production nationale et l’entrée additionnelle de devises. Ce qui rendra Haïti moins dépendante des dons et transferts de la Diaspora. Il faudra également tout mettre en œuvre pour rétablir un État de droit, le respect de la propriété privée et des contrats, afin d’attirer les investissements étrangers et la confiance dans l’économie et le pays en général.

Concernant la gourde, en plus d’une gestion plus rationnelle des finances publiques par l’État, Gérard Vaugue propose de « limiter le financement monétaire du déficit par la BRH de concert avec le Ministère de l’Économie et des Finances et diriger préférablement celui-ci en support à des activités à valeur ajoutée ». Il faudra aussi mettre Haïti sur le chemin de la croissance durable et soutenable, de cette révolution de croissance nécessaire à rompre de manière définitive avec le cercle vicieux de pauvreté.

« Tout cela n’est pas impossible, mais prendra beaucoup de temps, beaucoup de disciplines, et beaucoup de sacrifices » a conclu Monsieur Vaugue.

De son côté, Grégory Brandt à plaidé pour le renforcement de la productivité et la décentralisation. Il estime qu’il faut : « faire le choix de sortir de la boucle de dépendance et de paupérisation à travers un dialogue vrai et crédible entre les acteurs publics et privés pour établir une feuille de route ». Il sera aussi nécessaire de développer : « une culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation dans les secteurs public et privé ».

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