Haïti Jouthe Joseph promet des actions pour aider le pays qui agonise
Après avoir reçu ses ampliations des mains du président de la République, Jovenel Moïse, le nouveau Premier ministre, Joseph Jouthe, a officiellement pris fonction ce mercredi, lors d’une cérémonie tenue au Palais national, en présence de plusieurs personnalités dont l’ex Premier ministre, Jean Michel Lapin, du DG de la PNH, Normil Rameau, des membres du corps diplomatique à l’exception notamment de l’ambassade des Etats-Unis. Dans son discours de circonstances, le Premier ministre Joseph Jouthe a lancé un appel à la trêve.
D’entrée de jeux, le remplaçant de Jean Michel Lapin a laissé croire qu’il a pris toute la mesure de la crise actuelle que connaît le pays. « L’heure est grave. Nous vivons aujourd’hui une situation socioéconomique précaire qui pourrait déboucher à tout moment sur une catastrophe humanitaire. Notre pays est à l’agonie », a indiqué Joseph Jouthe qui a occupé le fauteuil de Ministre des finances pendant environ 6 mois.
Aussi il reconnaît que « Haïti est un pays où tout est urgent, tout est priorité! ». A propos de la crise politique, le nouveau Premier ministre a appelé l’opposition politique à une trêve en lui demandant de » laisser le pays en paix ». « Les leaders politiques sont tous mes amis. Donnez-moi une trêve, je ne veux plus de désordre dans le pays. Qu’il soit de l’opposition modérée ou radicale, ils sont tous mes amis. Je ne trahirai pas mes amis, mais laissez-moi en paix », a déclaré M. Jouthe.
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22 membres dont 4 femmes composent le gouvernement de Joseph Jouthe
Joseph Jouthe, le cinquième Premier ministre choisi par Jovenel Moïse a présenté les trois axes autour desquels s’articulera son action gouvernementale: » le rétablissement du climat sécuritaire, la réduction des inégalités sociales et la relance de l’économie. » Par rapport au premier axe, Joseph Jouthe a promis de poursuivre, maintenir et renforcer le combat contre l’insécurité qui, selon lui, a été initié par le Premier ministre sortant. En ce sens, il a promis d’accompagner les policiers. « La PNH est une force spéciale qui mérite un traitement spécial », a-t-il déclaré.
Concernant la réduction des inégalités sociales, Joseph Jouthe a annoncé que son gouvernement viendra en aide aux plus vulnérables par des mesures concrètes. Tout en promettant de lutter contre la corruption et la contrebande, il affirme pouvoir miser sur quatre institutions stratégiques : la Direction générale des Impôts (DGI), la Douane, la Police nationale d’Haïti (PNH) et les forces armées d’Haïti (FAD’H) pour booster la relance de l’économie.
Jovenel Moïse place toute sa confiance en son Premier ministre
« La situation est grave et nous n’avons pas beaucoup de temps ! Le peuple a faim et il a besoin de la sécurité ! Mettez-vous au travail rapidement, le peuple attend de solutions rapides et efficaces », a dicté Jovenel Moïse au Premier ministre Jouthe et son cabinet. Le président de la République qui a su se démêler les pinceaux pour rester en place malgré les mouvements de protestation pour la plupart violents qui a ponctué son mandat voit dans ce nouveau gouvernement un changement majeur dans la gouvernance du pays.
Elaborer un budget, est son exigence première à ce nouveau gouvernement. « Il faut travailler avec les partenaires financiers, spécialement le FMI pour avoir un nouveau budget. C’est à travers ce budget que l’on va juger votre gouvernement », a-t-il indiqué sachant que le dernier budget national remonte à 2 ans.
Les Etats-Unis se disent prêts à travailler avec le gouvernement de Jouthe Joseph
Les Etats-Unis qui se sont positionnés comme inconditionnels alliés du président Jovenel Moïse ont apporté leur soutien au gouvernement. « Les Etats-Unis sont prêts à travailler avec le nouveau gouvernement d’Haïti et son Premier ministre », a fait savoir l’ambassade américaine via un tweet en date du mercredi 4 mars 2020. « Les Etats-Unis exhortent le gouvernement haïtien à répondre aux besoins de la population haïtienne en adressant de façon urgente les questions liées à la sécurité publique, à la relance de la croissance économique et à l’organisation d’élections législatives libres, équitables et crédibles aussitôt qu’il sera techniquement possible de les tenir ».