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Éducation

Haïti – Education: L’Etat cherche à offrir une éducation alternative à plusieurs centaines de milliers d’enfants qui sont dehors du système éducatif formel

Avec l’appui du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et l’Initiative pour le Développement des jeunes (IDEJEN), le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) organise à Royal Decameron, à Montrouis, un atelier de réflexions et de consultations de trois jours (29, 30 et 31 août 2018) autour de la politique d’éducation alternative en Haïti.  

C’est le ministre de l’éducation nationale qui a procédé ce mercredi à l’ouverture des travaux de cet atelier. Une activité qui reunit les representants de plusieurs institutions qui interviennent dans le secteur de l’éducation pleinement ou partiellement. 

Dans ses propos, le ministre Pierre Josué Agénor Cadet a mis en évidence l’importance de cet atelier sur la finalisation de ce document de politique au moment où le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) travaille à boucler le Plan décennal de formation et d’éducation (PDEF), lequel Plan aura à définir pour les dix prochaines années (2018-2028) la nouvelle physionomie de l’éducation haïtienne dans ses déclinaisons classique, universitaire, technique et professionnelle.

Cet atelier nous permettra d’alimenter la réflexion sur la prise en charge de l’éducation non formelle qui représente un volet important de cette vision d’une nation solidaire prenant en compte tous les fils et filles de la nation sans distinction aucune, a poursuivi le titulaire de l’Education nationale.

Pierre Josué Agénor Cadet a rappelé les initiatives prises, dans le passé, par le ministère de l’éducation nationale dans l’idée faciliter la rentrée à l’école de jeunes qui n’ont plus l’âge des premières années de scolarisation ou le retour à l’école de jeunes qui avaient décroché ou qui ont abandonné l’école pour diverses raisons. 

Selon le ministre, ces initiatives concordent avec la politique du président de la République, aussi aux engagements internationaux pris par l’Etat haïtien comme la Déclaration d’Incheon qui insistant sur les « possibilités d’apprentissage tout au long de la vie qu’il importe de mettre en place des parcours d’apprentissage flexibles, ainsi que la reconnaissance, la validation et l’accréditation des connaissances, aptitudes et compétences acquises dans le cadre de l’éducation formelle et informelle ».

Dans ce même point, il est recommandé aux Etats de « faire en sorte que tous les jeunes et tous les adultes, en particulier les filles et les femmes, atteignent un niveau pertinent et reconnu de maitrise fonctionnelle de la lecture, de l’écriture et du calcul, et acquièrent des compétences nécessaires à la vie courante.» 

La nouvelle représentante du Fonds des Nations Unies (Unicef) pour en Haïti est intervenue également à l’ouverture de cet atelier. Maria Luisa Fornara a salué les efforts déployés par le gouvernement haïtien, via le ministère de l’Education nationale pour améliorer l’accès et la qualité de l’éducation. Etant donné les avancées significatives dans le domaine de l’accès, l’exclusion scolaire se situe maintenant dans la capacité du système à retenir les enfants et à les conduire à la réussite en vue de leur insertion sur le marché de l’emploi, a-t-elle fait remarquer. 

Des centaines de milliers d’enfants haïtiens n’ont jamais été à l’école ou ont abandonné l’école, pour pouvoir retenir la totalité des enfants haïtiens en milieu scolaire, l’éducation alternative représente une stratégie efficace, laquelle stratégie a déjà donné de bons résultats dans de nombreux pays en Amérique latine, en Afrique subsaharienne et en Asie, a poursuivi Maria Luisa Fornara.

Selon les statistiques communiquées par le professeur Roller Saint-Pierre, PDG de l’Institut haïtien de formation en sciences de l’éducation(IFHOSED) – l’un des intervenants à cet atelier –  320 mille enfants de 6 à 14 ans ne sont pas scolarisés, 500 mille enfants de 15 à 18 ans sont exclus du système éducatif, 1.5 à 1.6 million d’enfants sont à risque de décrochage (problème de redoublement). En sus, il faut compter les centaines de milliers d’enfants qui sont toujours analphabètes. Toutes ces catégories d’enfants, d’adolescents et de jeunes vont faire augmenter le besoin en éducation alternative.  

A l’ouverture de cet atelier, mention a été faite des institutions qui interviennent dans l’éducation alternative qui est synonyme, dans la réalité haïtienne, de l’éducation non formelle. L’on retrouve les organismes publics (ministères de l’Education nationale, de la Santé publique, des Travaux publics, de l’Agriculture, de la Planification, de l’Environnement, de la Jeunesse, à la Condition féminine, le bureau du secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation, l’Institut national de Formation professionnelle), d’une part, et la large palette d’organisations non gouvernementales, d’institutions religieuses et caritatives, d’autre part. 

Idson Saint-Fleur

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