Invité à réagir sur une station de radio de la capitale aux déclarations du Secrétaire général du conseil des ministres l’invitant à remettre sa démission, Jean-Michel Lapin a minimisé ce samedi les propos de Renald Lubérice l’invitant du même coup à dévoiler ses intentions.
« J’accorde peu d’importance aux déclarations du Secrétaire général du conseil des ministres qui comme moi, comme tout homme voulant avoir la conscience tranquille se doit de révéler la vérité à la population ». « Je pense que, dans peu de temps, il [Rénald Lubérice] aura à rencontrer la presse afin de révéler la vérité et dire exactement ce qu’il cherche. À ce moment-là, la population pourra faire ses propres jugements» a déclaré Jean Michel Lapin.
Il en a profité pour recadrer Rénald Lubérice le dézinguant au passage. « Un secrétaire général des ministres n’est pas un ministre. Je ne vois pas l’importance d’un secrétaire général» déclare-t-il. « Lui donner le titre de ministre s’inscrit dans la logique d’accorder des privilèges à certaines personnes ne le méritant pas » affirmant que ce genre de pratique réduit la capacité de l’État à servir la population. « C’est l’État qui en fait les frais. D’ailleurs, il [Rénald Lubérice] n’avait même pas le droit de s’exprimer ainsi. L’importance qu’il cherche n’est ni politique ni administrative. Je considère ces déclarations comme celles de n’importe quel citoyen » rappelant qu’un secrétaire général des ministres n’a pas de droit de décision au sein du Conseil des ministres.
En outre, le successeur de Jean-Henry Céant réaffirme ses intentions à garder son poste malgré les difficultés auxquelles il fait face pour présenter sa déclaration de politique générale depuis plus d’un mois. « Jusqu’à présent, je suis un premier ministre nommé. J’attends l’invitation du Sénat en vue de présenter l’énoncé de ma politique générale » avance-t-il. Un document qui, assure-t-il, doit être ratifié par le Parlement parce que la nouvelle orientation, la nouvelle gouvernance n’est autre que la sécurité, la santé, la bonne gouvernance, l’éducation, la réforme administrative et institutionnelle. « Il est temps, aujourd’hui, que le minimum disponible soit orienté vers les services publics. Car, c’est le seul moyen pour l’État d’atteindre la population » affirme-t-il.
Le Premier ministre nommé croit que cette nouvelle orientation est source des frustrations pour certains groupes. « Il y a un groupe de gens qui se sent menacé par cette nouvelle orientation car celle-ci entend briser la question de monopole au sein des institutions étatiques ; elle mettra fin également à la mauvaise gouvernance empêchant nos écoles, nos centres de santé à fonctionner normalement ».
Toutefois, Jean-Michel Lapin compte accepter un verdict défavorable à la déclaration de sa politique générale au Sénat. « Si au niveau du Parlement, ils sont en désaccord avec cette nouvelle orientation et si je n’arrive pas à les convaincre et qu’ils votent, à ce moment-là nous considérerons ce vote comme populaire. Automatiquement, nous ferons ce que la Constitution demande ».
Jean-Michel Lapin révèle avoir discuté avec la majorité au Sénat, toutefois il n’est toujours pas entré en contact avec le groupe qui s’oppose à sa nomination en tant que Premier ministre. « Malheureusement, jusqu’à présent je n’arrive pas à parler au Groupe des quatre sénateurs.
Rappelons que Jean-Michel Lapin qui a été nommé Premier ministre par intérim le 21 mars dernier n’arrive toujours pas à présenter sa déclaration de politique générale malgré trois séances programmées au Sénat. Les quatre Sénateurs de l’opposition exigent le retrait, du cabinet ministériel, des personnalités, ayant fait partie du gouvernement de Jean Henry Céant. Huit personnalités de l’ancien gouvernement dont Lapin lui-même, figurent en effet dans le nouveau cabinet ministériel, en attente de ratification.