Si les membres de l’opposition plurielle haïtienne s’entendent aisément sur le départ sans conditions du président Jovenel Moïse du pouvoir, ils s’entredéchirent en revanche dans une polémique sans précédante concernant les couleurs du drapeau national. Délire ou déraison, ce nouveau point de discorde met à nu la désorganisation de la classe politique traditionnelle et son irrespect pour ce symbolisme.
Jeudi, lors d’une conférence de presse, il ont offert un spectacle accablant, dénoué de tout sens logique. Tout a commencé avec une distribution de drapeaux( bleu et rouge). Offusqués, des partisans de l’ancien sénateur du Nord, Jean-Charles Moïse, ont perturbé la conférence arguant que le vrai bicolore est celui qui a été hissé au mât de Vertières samedi dernier par le leader de “Pitit Dessalines”.
De là, il s’en est suivi une dispute assourdissante mettant en scène des militants Lavalas, de Pitit Dessalines et d’autres membres de l’opposition plurielle. Des échanges criards. Des révélations surprenantes dignes d’ennemis acharnés.
Ce scandale n’est pas innocent selon plus d’un. Des observateurs y entrevoient une lutte déclarée pour le monopole de la mobilisation arguant que la division et l’instabilité sont les principaux obstacles au développement. Et le secteur démocratique accuse Jean-Charles Moïse d’être responsable de ce dérapage, lui qui ne respecte aucune règle, regrettent les membres de cette structure politique.
Chamailleries ou mésententes passagères, les vrais petrochallengers restent inébranlables dans leurs légitimes revendications: audit, enquête, arrestation et restitution des fonds du programme d’aide au développement PetroCaribe dépensés douteusement par six gouvernements respectifs entre 2008 à 2016. Des gouvernements au sein desquels ont travaillé certains membres de l’opposition actuelle qui réclament eux, le départ de Jovenel Moïse du pouvoir.