Haïti commémore la 43e journée internationale de la femme ce dimanche 8 mars dans un contexte d’insécurité qui se manifeste sous diverses formes où les femmes et les filles sont les principales victimes.
Pendant ces 30 dernières années, les dirigeants Haïtiens à travers le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes n’ont jamais raté l’occasion de marquer le 8 mars en mettant l’accent sur le respect des droits des femmes.
Cependant en dépit de beaux discours, de cérémonies en grande pompe, des annonces de programmes en faveur des femmes et des filles, la situation de cette catégorie sociale ne s’est jamais améliorée.
Les femmes et les filles dans certaines régions du pays sont systématiquement la cible de violeurs qui jouissent de l’impunité à cause de la passivité des autorités.
Pas plus tard que cette semaine, le Collectif Défenseur Plus dans un communiqué a attiré l’attention des autorités sur des cas de violences sexuelles et physiques dont sont victimes des femmes et des filles dans plusieurs communes du département du Centre dont Lascahobas, Belladères, Savanette entre autres.
Aucune note du gouvernement, aucune action des autorités judiciaires relative à ce SOS de l’organisme de défense des droits humains alors qu’une fois de plus, cette année encore, le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes a commémoré la journée internationale de la femme en prônant l’égalité et le respect des droits des femmes.
Des enfants en bas âge dont des fillettes sont morts calcinés dans l’incendie d’un orphelinat parce que justement l’Etat Haitien n’a mis en place aucun programme social viable pour accompagner les parents défavorisés, d’origine modeste; le gouvernement n’a annoncé aucune mesure pour accompagner les parents des victimes pour qu’ils obtiennent justice et réparation. Ces femmes paysannes, ces “madan sara”, mères de ces enfants calcinés que vous ne ratez jamais l’occasion de présenter comme étant les piliers, les “Poto mitan” de cette société inégalitaire et hypocrite.
Combien de femmes et de filles sont kidnappées, maltraitées, violées, tuées… ces derniers jours, aucun communiqué du Ministère à la Condition Féminine et aux droits des Femmes ni des autorités en général, aucun mot de réconfort à leur endroit. Et pourtant vous avez encore marqué ce 8 mars en disant vouloir faire la promotion du respect des droits des femmes et des filles, de l’égalité entre hommes et femmes…
Des centaines de filles en domesticité n’ont pas accès à l’éducation, elles sont maltraitées, abusées sexuellement. Des marchandes, mères de famille n’ont plus les moyens de répondre aux besoins de leurs enfants à cause des incendies à répétition des marchés publics. La société fait silence, l’Etat n’agit pas.
Il y a tellement de cas qui rappellent l’inégalité, le non-respect des droits des femmes et filles haïtiennes… mais finalement pour quelle catégorie de femmes et de filles les gouvernements Haïtiens commémorent chaque année la journée internationale de la femme?
Ça fait trop longtemps depuis que nos gouvernements, la société honorent nos vaillantes femmes uniquement à travers de simples cérémonies. Il est grand temps que nous posions des actions qui puissent permettre aux femmes Haïtiennes de vivre dans la dignité, le respect.
MRP