Des organisations de défense de droits humains et de la société civile demandent à la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) d’effectuer une visite in loco en Haïti.
Dans une correspondance en date du 15 novembre 2019 adressée au Secrétaire exécutif de la CIDH, Paulo ABRÃO, ces organisations disent vouloir attirer l’attention de l’organisation sur les violations graves et systématiques de droits humains commises en Haïti depuis l’accélération de la crise sociopolitique, les 6, 7 et 8 juillet 2018.
Les signataires de cette lettre dont le CARDH, la SOFA, Nou Pap Dòmi, le RNDDH, la SKL, la CONHANE et le CRESFED disent baser leur demande sur la situation préoccupante qui règne dans le pays. Par situation alarmante, elles entendent la corruption, les tueries perpétrées par des gangs armés à la solde du pouvoir, les actes de violation systématique des droits à la vie, à l’intégrité physique et psychique de la population, entre autres.
« Cette conjoncture est aujourd’hui très préoccupante et exige une intervention urgente des instances internationales afin de juguler ces violations dans l’idée d’installer, le plus vite que possible, un climat de sérénité où les droits humains et les libertés fondamentales seront garantis au sens de la Convention américaine relative aux droits de l’Homme, des principaux instruments internationaux et des principes généraux de droit » peut-on lire dans cette correspondance.
En outre, l’absence d’experts indépendants des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme en Haïti depuis l’arrivée de Jovenel MOISE au pouvoir et les provisions fournies par la Convention américaine relative aux droits de l’Homme et la Convention de Vienne sur le droit des traités étant les deux principales raisons avancées par ces organisations.
S’ils reconnaissent que les visites in loco sont déterminées et organisées par la Commission et exigent le consentement de l’Etat, ces organismes affirment toutefois que lorsque « la situation des droits humains devient aussi préoccupante que celle d’Haïti et requiert une action urgente, le Président a le pouvoir d’adopter de telles mesures selon les termes de l’article 53 du règlement de la CIDH. Celui-ci disposant qu’ « en cas d’extrême urgence, ces décisions peuvent être adoptées par le Président, ad referendum de la Commission. »