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Éditorial

La Première République noire du monde est à genoux.

Le porc semble avoir mangé le peu qui nous restait, « notre fierté », dans les pelures de banane. Il n’y a donc plus aucune raison de se vanter d’être la Première République noire au monde lorsque l’ancien président de la République dominicaine, Leonel Fernandez vient nous rappeler qu’Haïti est un Etat failli qui s’est effondré sur le plan économique, politique, social et écologique.

Fernandez n’est pas le seul à nous cracher la vérité: le président américain, Donald Trump l’avait fait dernièrement à sa manière. Tant d’autres diplomates, petits diplomates, petits consuls nous ont déjà prouvé dans le passé que nous sommes des incapables, des incompétents, des nuls et continuent aujourd’hui encore à nous donner des leçons de démocratie. Le pire est que nous ne ressentons aucun sentiment de honte  et n’avons ni le courage, ni la volonté, ni la capacité de prendre en main notre destin de peuple.

Les ambassadeurs des pays étrangers accrédités au pays qui multiplient des rencontres depuis le début de cette semaine avec des leaders politiques, des hommes d’affaires autour de la crise haïtienne, semblent avoir pris le leadership du « dialogue » qui pourtant devrait être une initiative haïtienne.

Nous n’avons plus le sens de la dignité, de l’honneur. Nous sommes incapables de prendre le contre-pied à travers des actes et propositions concrètes, des déclarations de l’ancien président dominicain qui a raison de confirmer que la situation actuelle en Haïti est un défi pour son pays parce que notre chère patrie est menacée de ne pas avoir d’eau dans les prochaines années. Cette crise inévitable va contraindre de nombreux compatriotes à traverser les lignes frontalières pour se rendre en République dominicaine. Nos voisins voient venir nos malheurs, alors que nous perdons notre temps à créer, à alimenter des crises que nous n’avons ni les moyens ni la volonté de résoudre. Fernandez n’est pas le premier à alerter sur une inévitable crise de l’eau en Haïti, mais nous n’avons rien fait, nous n’avons pris aucune disposition jusqu’ici pour nous préparer à faire face à ce désastre qui pointe à l’horizon.

Au contraire, nous nous leurrons sur les solutions à apporter aux problèmes de la déforestation et nos mornes sont de plus en plus dénudés. Les centres de germoplasme et de propagation végétale, installés dans plusieurs régions du pays n’ont pas servi comme prévu à améliorer notre couverture forestière. Nos montagnes pelées, les environs de nos bassins versants sont plutôt couverts de grandes et belles maisons de nos dirigeants, parlementaires, ministres… des gens de la haute société qui étaient pourtant responsables de prendre et d’appliquer les mesures décisionnelles. Nous agissons en insouciants mortifères.

Dans les rapports sur les pays les plus corrompus, les plus vulnérables face aux aléas naturels, Haïti remporte la palme. C’est comme si on nous faisait des compliments. Aucune action pour combattre la corruption, pour protéger et assainir notre environnement.

Le pays dans son entièreté est d’une insalubrité indigne de la condition humaine:  nous circulons, mangeons sur des piles d’immondices qui dégagent des odeurs putrides ; c’est la norme. Cette situation ne dérange personne, ni les autorités établies ,ni les citoyens et citoyennes, des plus aisé(e)s aux plus démuni(e)s.

Nous sommes à un carrefour de notre histoire de peuple où nous devrions ravaler pendant un certain temps notre fierté de Première République noire du monde, travailler sans relâche pour aboutir à un leadership politique responsable capable de poser les bases en vue d’organiser  et de refonder notre pays. Ainsi nous mériterons de la patrie !

MRP.-

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