Lancée par Djevenson St Valin et Fritznel Louis-Jacques Römer, l’initiative vise à implanter une usine de recyclage du plastique et à financer l’éducation des enfants de rues grâce aux bénéfices générés.
Le 9 septembre 2025 a marqué le lancement officiel d’un projet novateur et porteur d’espoir : « LAKAY RECYCLAGE – From Street To School ». Derrière cette initiative se trouvent Djevenson St Valin et Fritznel Louis-Jacques Römer, deux jeunes engagés qui ont décidé d’apporter une réponse durable au problème croissant des déchets en Haïti.
« Nous voulons instaurer un système de recyclage décentralisé inspiré du modèle allemand, afin que chaque commune et chaque ville dispose de son propre centre de gestion des déchets », expliquent les initiateurs lors d’une interview accordée à Juno7. Pour eux, il est urgent d’agir : l’image d’Haïti dans le monde est trop souvent associée à la pollution et aux immondices, alors même que le pays possède une biodiversité exceptionnelle à protéger.
Le choix du plastique s’imposait. Moins coûteux à recycler que d’autres matériaux, il représente aussi une menace directe pour la santé, la faune et la flore. Présent partout, il se fragmente en micro et nanoparticules capables de pénétrer dans le sang humain et de provoquer de graves maladies. En parallèle, il inonde rivières et ravines, favorisant la prolifération des moustiques et de maladies comme la malaria.
La première usine de recyclage sera implantée dans le centre du pays, région d’origine des fondateurs. Le modèle est simple : les collecteurs indépendants ramasseront les déchets plastiques et les revendront à l’usine, générant ainsi des revenus. Les plastiques seront ensuite triés, nettoyés, réduits en granules et transformés en objets utiles.
« From Street To School » : donner une seconde chance
Au-delà de l’aspect environnemental, le projet a une dimension sociale forte. Le slogan « From Street To School » reflète une double ambition : recycler les plastiques tout en donnant une chance aux enfants de rues. Une partie des bénéfices servira à financer leur éducation. « Nous voulons construire un Haïti propre, sain et éduqué », soulignent les fondateurs.
Les initiateurs lancent un appel à la population haïtienne : chacun peut contribuer, que ce soit en devenant membre, donateur ou simple relais de sensibilisation. Ils invitent également les institutions publiques, privées et internationales à soutenir financièrement et techniquement l’initiative, notamment à travers l’acquisition de terrains, de locaux ou de machines.
L’objectif ultime est clair : permettre à chaque département du pays d’avoir sa propre usine de recyclage, couvrant non seulement le plastique mais aussi d’autres types de déchets. « Aucun étranger ne viendra sauver Haïti à notre place. Mais chacun d’entre nous peut changer quelque chose », affirment les initiateurs, qui adressent un message fort à la jeunesse : « prend en main ton destin et contribue à bâtir un pays plus vert et plus fier ».
Pour plus d’informations : lakay-recyclage.org
À lire aussi:
Le MPARE dénonce l’exclusion scolaire et interpelle le gouvernement de transition
