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Le pire est à nos portes !

éditorial ,Haiti

En mars 2019, nous avions titré un éditorial : « nous sentons venir le pire » en analysant la crise politique, sociale, économique et culturelle qui n’a cessé de se dégrader de jour en jour. Nous avions prédit que des hommes et femmes d’affaires allaient être contraints de fermer les portes de leurs entreprises. Nous avions annoncé que de nombreux cadres, jeunes et professionnels allaient intégrer ou réintégrer le club des chômeurs parce que les entreprises, en faillite, ne pourront plus tenir le coup si aucune disposition n’est prise pour résoudre cette crise qui a trop duré.

Huit mois plus tard, la situation s’est détériorée à tous les niveaux, toujours pas de solution à la crise multidimensionnelle à laquelle est confronté le pays. Au contraire, sur le plan politique, les positions de part et d’autre se sont radicalisées. Alors que le Président Jovenel Moïse a choisi à la mi-septembre sept personnalités pour mener des discussions avec les différents secteurs de la vie nationale en vue d’une solution à la crise, moins d’une semaine plus tard la commission est caduque, la plupart des membres ont du démissionner parce que le chef de l’Etat n’a pas tenu parole.

C’est en tout cas, ce qu’avait révélé l’un des influents membres de cette commission, l’ancien Premier ministre Evans Paul. « Le Président avait promis de mettre son mandat sur la table des négociations » cependant, lors d’une conférence de presse le Chef de l’Etat a infligé un sérieux désaveu aux commissaires en déclarant que ce serait irresponsable de sa part de présenter sa démission.

Et les conséquences de ce désaveu sont énormes. Les déclarations du Président Jovenel Moïse n’ont pas apaisé les esprits depuis. Au contraire, d’autres secteurs de la société civile dont des artistes, les églises, les syndicats d’enseignants et des élèves ont rejoint l’opposition sur le macadam pour contraindre le Président à la démission. Le pays reste bloqué, les activités n’ont pas repris. « Le pire est à nos portes ».

Ce que nous craignions, il y a de cela huit mois est arrivé, des grandes entreprises dont des hôtels ont fermé leurs portes, d’autres ont annoncé avoir réduit leur personnel. Ce qui sans nul doute va augmenter le taux de chômage et du coup la pauvreté. Nous ne voyons pas comment nos dirigeants pourront contenir la colère et la frustration des mères et pères de famille qui n’ont plus la possibilité de répondre à leurs besoins et ceux de leurs enfants, des jeunes professionnels qui n’ont plus le pouvoir d’achat parce qu’ils sont privés de leur emploi qu’ils ont gagné si difficilement. Car les recettes internes de l’Etat tant au niveau de la douane qu’à la DGI ont diminué considérablement, environ 400 millions de dollars d’appui budgétaire des bailleurs internationaux sont gelés, en raison de l’absence d’un gouvernement légitime. L’Etat est en faillite à tous les points de vue.

Cette situation qui perdure va certainement provoquer une grave crise humanitaire et ce n’est pas l’aide alimentaire sollicitée des Etats-Unis par l’administration Moise/ Lapin qui va empêcher la catastrophe imminente. Le pire est déjà à nos portes!

MRP

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https://info.juno7.ht/nous-sentons-venir-le-pire/

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