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Opinion

Les effets contre-productifs des décisions de la BRH

HOMICIDE, PARRICIDE, INFANTICIDE, FEMINICIDE…

Dans tous les pays développés ou sous-développés, le rôle des Banques Centrales est d’assurer la stabilité des prix et la valeur de la monnaie nationale. De plus,  les Banques Centrales se donnaient comme mission d’agir également sur la croissance économique afin que l’économie se converge au plein emploi.

En revanche, la politique monétaire de la Banque de la République d’Haïti(BRH) depuis des années n’a pas eu effectivement des résultats attendus au regard des indicateurs économiques, tels que : un taux de change (114 gourdes pour un dollar), une spirale inflationniste (20 %) et l’absence du crédit à un taux faible  pour des idées récentes et innovantes dans l’aimable pays.

Beaucoup d’économistes ont avancé des faits probants qui expriment cette situation :
· Instabilité politique
· Dépense publique par la création monétaire
· le niveau de notre consommation qui dépend à plus de 70 % des produits importés

Ces problèmes existaient depuis des années,  existent présentement, et qui perdureront en cas de l’inaction des prochains gouvernements. Du coup, la BRH a utilisé presque tous ces instruments pour éviter cette situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, mais on a constaté un effet d’aubaine (profitable à un groupe non ciblé dans la société) des politiques monétaires de la BRH depuis des années et l’absence totale des mesures coercitives contre les banques commerciales qui n’orientent pas la politique monétaire vers son but potentiel.

Selon le rapport publié récemment par  la BRH, le profit sur la vente et l’achat de dollars par les banques commerciales sur le marché des changes représente une valeur de 81,041,401.85 gourdes du 01 au 05 juin 2020 seulement . Ceci nous prouve sans l’ombre d’un doute que quelques banques haïtiennes choisissent la spéculation au lieu de soutenir l’économie haïtienne. Pourquoi la BRH reste inactive contre ces banques spéculatrices ? Pourquoi l’économie haïtienne est moribonde alors que les banques commerciales s’enrichissent continuellement ?

Dans une économie contrôlée par des individus déviants rationnellement et par un système bancaire cupide et malhonnête, une régulation financière globale de la monnaie nationale est de première nécessité. Les mesures adoptées  sur les maisons de transfert qui  sont tenues de payer les transferts internationaux en gourdes aux ménages haïtien, risquent d’induire un effet d’aubaine, et même de renforcer la disparité sociale comme ça a été constamment avec les diverses politiques monétaires qui n’ont rien apporté à la stabilité de valeur de la gourde et de l’inflation.

Au plein milieu des difficultés politiques et des souffrances sociales dans le pays, la décision de la Banque de la République d’Haïti (BRH) sur les maisons de transfert ne tient pas réellement compte des effets inégalitaires que ça pourrait susciter dans le pays. Cette solution radicale est clairement incompatible avec la configuration du marché haïtien où une partie considérable des prix des biens et services sont en dollars.

Par exemple, avec cette décision, un ménage devrait accompagner de quelques gourdes pour compenser la perte de change pour si toutefois il voulait  récupérer le  montant qui lui a été envoyé en dollar, car le bien ou le service qu’il va payer est fixé en dollars.

La situation d’aujourd’hui nécessite , en premier lieu, la mise en place des réglés macro-prudentielles pour réguler le système contre ces banques spéculatrices qui préfèrent faire du commerce avec le dollar au lieu de financer l’économie réelle. Et second, une clause de non-financement monétaire à chaque gouvernement pour leur budget de fonctionnement. Ces deux mesures auraient limité la dépréciation continue de la gourde face au dollar.

La BRH préserve-t-elle le pouvoir d’achat des pauvres ou des personnes aisées dans le pays?

Les obligations BRH devraient permettre à un ménage de conserver leur pouvoir d’achat dû aux fortes fluctuations de la gourde. Par conséquent, c’est quasi-impossible de se procurer un bon BRH auprès d’une banque commerciale où on détient un compte bancaire comme un citoyen ordinaire dans la société haïtienne. Maintenant, quel est le statut socio-économique des ménages identifiés dans le rapport de la BRH qui détiennent 2,451,850,586.10 gourdes des obligations BRH ?

Il serait judicieux de réviser cette politique sur les obligations BRH afin de statuer sur les profils socio-économiques qui pourraient y accéder, et permet à ce que cet instrument soit accessible réellement pour toutes les classes sociales au sein des banques commerciales.

Somme toute, la détérioration de la gourde ne résulte pas uniquement d’un gouvernement qui se finance par la planche à billets pour les dépenses indues ou de notre dépendance à l’importation, mais également de la faiblesse généralisée de nos institutions économiques et juridiques en étant incapable de réguler le marché correctement à l’encontre des entrepreneurs non-sociaux qui ne prennent pas la société en compte dans leur choix de rationalité économique. Car l’entrepreneur social qui innove et contribue par son activité à accroître le niveau du bien-être social est totalement absent dans la société haïtienne.

Pour toutes ces raisons, il est temps pour la BRH de se pencher sérieusement sur le problème du système financier afin d’intégrer la justice sociale dans leurs mesures adoptées.

Jameson DUPERVAL, Economiste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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