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Éditorial

Nous sentons venir le pire!

éditorial ,Haiti

La conjoncture politique, sociale et économique précaire a déjà contraint des milliers de compatriotes Haïtiens notamment des jeunes à quitter le pays pour aller s’installer de manière illégale au Brésil, Chili, aux Bahamas, en République Dominicaine en quête de meilleures conditions de vie, sans compter des pères et mères de famille qui ont perdu leur emploi et décidé, malgré eux de s’établir définitivement aux Etats-Unis, au canada ou en France pour fuir l’incertitude économique parce qu’ils sont tenues de garantir à leurs progénitures un avenir prometteur. C’est dur pour ces familles qui croyaient pourtant qu’« on est jamais mieux que chez soi ».

L’incertitude ne cesse de grandir. Plusieurs investisseurs ont du, ces derniers mois, fermer les portes de leurs entreprises. La crise politique et sociale persistante, qui de temps en temps occasionne un arrêt des activités économiques, en est la principale cause. Conséquence, de nombreux cadres, jeunes et professionnels ont regagné le club des chômeurs en attendant de pouvoir se frayer un chemin en Europe, en Amérique du Nord ou en Amérique Latine. Le pays est sur le qui vive, ça va de mal en pis.

Dans ce contexte économique très fragile, dans lequel le pouvoir d’achat des familles ne cesse de diminuer, le peu de personnes qui ont un emploi vivent dans l’angoisse. Elles ne savent pas si la fin du mois prochain ne sera pas le dernier jour de travail avant que les patrons, qui se plaignent de plus en plus de la mauvaise situation économique de leurs entreprises, n’annoncent la fermeture ou la compression. Elles craignent de ne pas recevoir leur chèque en fin de mois car la plupart des entreprises commerciales sont en grande difficulté financière.

Le pire est à venir si ceux et celles qui sont payés grâce aux taxes de ces salariés qui ont encore la chance de conserver leur emploi n’agissent pas avec poids et mesure pour faire face à cette conjoncture de crise politique, sociale et économique aigue.

Les entreprises, en faillite, seront dans l’obligation de fermer leurs portes, beaucoup plus de personnes seront au chômage et le pays qui est assis sur une poudrière explosera purement et simplement.
Nous ne voyons pas comment nos dirigeants pourront contenir la colère et la frustration des mères et pères de famille qui n’auront plus la possibilité de répondre à leurs besoins et ceux de leurs enfants, des jeunes professionnels qui n’auront plus le pouvoir d’achat parce qu’ils seront privés de leur emploi qu’ils ont gagné si difficilement.

Nous ne voulons pas être un oiseau de mauvais augure. Mais nous pensons qu’il est important d’attirer l’attention sur le danger qui guette le pays parce que ceux qui mènent la barque de la nation ne comprennent toujours pas que la situation dans laquelle se trouve la majeur partie de la population Haïtienne est extrêmement grave. Nos dirigeants feignent de ne pas comprendre que l’heure est aux grandes décisions.

Ce n’est certainement pas la mise en place d’un énième comité de facilitation du dialogue entre les Haïtiens, composé d’inconnus, d’anciens membres du comité de pilotage des états généraux sectoriels, qui selon toute vraisemblance a échoué, qui apportera un début de solution à la crise multidimensionnelle à laquelle le pays est confronté. Car, même ceux qui sont réputés très proches du Président Jovenel Moïse, qui n’en fait qu’à sa tête, l’ont exhorté de ne pas se lancer dans cette voie.

Ce n’est pas non plus en annonçant que les prix des produits de première nécessité commencent à baisser sur le marché national alors que le pouvoir d’achat des consommateurs ne cesse de diminuer, que les conditions de vie de la population seront meilleures.

Le pays attend que ses dirigeants prennent conscience de l’ampleur de la crise et en apportent des solutions durables qui pourront garantir des conditions pour la création d’emplois, la production de biens et de richesses afin que ses fils et filles puissent vivre décemment dans l’Haïti que nous voulons tous.

Messieurs et dames, nos dirigeants prenez donc des dispositions pour faire le boulot pour lequel vous êtes grassement payés, pour lequel vous comptez mettre tout votre poids dans la balance, engager des protecteurs bien équipés pour ne pas le perdre dans un élan de colère de cette population affamée, de ces professionnels qui ont perdu leur boulot, de ces milliers de jeunes chômeurs dépourvus du simple minimum, de ces pères et mères qui, incertains, sont obligés de quitter le pays.

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