La 22e édition du rendez-vous incontournable des arts vivants se tiendra du 24 novembre au 6 décembre à Port-au-Prince. En amont, dès le mois d’octobre, une série d’activités mettra en lumière les jeunes filles, les grandes figures littéraires et la créativité haïtienne et internationale.
Le Festival Quatre Chemins fera son grand retour à Port-au-Prince du 24 novembre au 6 décembre 2025 pour sa 22e édition. Cette année, l’événement, devenu un pilier de la scène culturelle haïtienne, se déroulera autour du thème « Pawòl Tifi ». Fidèle à sa mission de nourrir le dialogue artistique et social, le festival entend mettre en avant les paroles des fillettes et des jeunes filles, trop souvent invisibles, mais essentielles dans la construction d’une société plus juste.
En prélude à cette édition, l’association organisatrice a annoncé les lauréats de la 11e édition des résidences de recherche et de création artistique Par Quatre Chemins. Les artistes retenus sont John Woodly Louis Jeune, Mide Steffi Médard et Manon Lavaud. Ces résidences offrent aux créateurs un espace de travail et de réflexion, leur permettant de développer des projets originaux qui viendront enrichir le paysage culturel haïtien.
Comme à l’accoutumée, le festival lancera ses activités bien avant la date officielle. Du 1er octobre au 20 novembre, Port-au-Prince vibrera au rythme des « En Amont », une série d’événements destinés à préparer le terrain et à ouvrir le dialogue avec le public.
Parmi les temps forts il y aura :
Exposition « Peyi post katastwòf », autour du programme d’urbanisation mené par UrbAyiti dans trois villes : Jérémie, Dame Marie et Les Cayes.
Projections théâtrales en ligne, disponibles sur les plateformes Facebook de Fokal, de l’Institut français d’Haïti et des partenaires : La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire (mise en scène d’Hervé Denis), Cinglée de Céline Delbecq (mise en scène de Michèle Lemoine), et Les cinq fois où j’ai vu mon père de Guy Régis Junior.
Spectacles en amont, dont Yon vil pou fanm de Guy Régis Jr. et une performance de Jacques Adler Jean Pierre, interprétée par Youyou.
Lectures-découvertes mettant à l’honneur l’écrivaine Yanick Lahens.
Conférences autour du thème « Ki rèv pou jèn fi ? », réunissant enseignants, anthropologues, psychologues et acteurs de la société civile afin de réfléchir à l’avenir de la jeunesse en Haïti.
Cafés poésie et concerts, dont une prestation de Vanessa Jeudi.
Pour cette édition, le festival a choisi de donner carte blanche au comédien Daniel Marcelin. Acteur, metteur en scène, pédagogue et animateur de radio, il est considéré comme l’une des figures majeures du théâtre haïtien et l’un des initiateurs du Festival Quatre Chemins lui-même. Sa contribution donnera une tonalité particulière à cette édition, à travers des créations inédites et des hommages aux traditions orales et aux luttes sociales.
Parmi les spectacles phares annoncés : Fatma d’Ahmed Benguetaf, mis en scène par Daniel Marcelin, une œuvre qui explore la résilience des femmes algériennes face à l’oppression.
La Parole des Grands Fonds de Syto Cavé, également monté par Marcelin, qui plonge dans les mémoires et traditions haïtiennes.
Vwa Moun / La Voix humaine de Jean Cocteau, mis en scène par Guy Régis Jr., un monologue intemporel sur l’amour et l’abandon.
Tifi de Naïza Saint-Germain, monté par Jenny Cadet et Néhémie Bastien, pièce qui met en lumière les inégalités et violences subies dès l’enfance par les jeunes filles.
Se tankou de Jeoanne Joseph (mise en scène Dérilon Dérilus), une œuvre sur mémoire et résilience.
Ti Pye Woz la fin peri de Phanuella Sainfort (mise en scène Micaëlle Charles), et La mer est ma nation de Hala Moughanie (mise en scène Abhélard François).
Un carrefour des dramaturgies haïtiennes et internationales
La programmation intègrera également des textes contemporains issus d’Haïti et de la francophonie. On y retrouvera des pièces comme Traduit du délire de Jamie Moom Dayiti, Épine de Sméralda de Jean Philippe Tanis, Furieuses de Rolaphton Mercure, ou encore des textes de Makomi OM (RDC), Céline Delbecq (Belgique), Valérie Cachard (Liban) et Marie-Louise Bibish Mumbu (RDC). Des projections de films, tels que Aya de Yopougon (Côte d’Ivoire) ou Capharnaüm de Nadine Labaki (Liban), viendront enrichir le dialogue sur les destins de femmes et de filles à travers le monde.
Cette 22e édition, placée sous le signe des « Pawòl Tifi », se veut à la fois un hommage et une tribune. Les organisateurs le rappellent dans l’éditorial du programme : « Paroles de filles n’éclipsent en rien paroles de garçons. Mais pourquoi les filles n’auraient-elles pas, elles aussi, leurs propres paroles ? »
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