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Société

Proposition: Les recettes des grandes premières des films Haïtiens pour la construction de la plus belle et la plus grande des salles de cinéma en Haïti

Le monde cinématographique a, pendant ces dernières années, enregistré certains succès en dépit des difficultés d’ordre économique, politique et social auxquelles fait face le pays. En ce sens, les grands noms en termes d’affluence sont connus: I Love You Anne, les productions de Valery Numa (Platinum), Married Men pour ne citer que ceux-la. Dans la plupart des cas, les éléments de l’alchimie ne sont pas trop éloignés. Il suffit aux réalisateurs de construire une passerelle entre les studios de musique et les plateaux de cinéma. De l’Amérique à l’Afrique en passant par la Caraibes, la stratégie, jusqu’à présent, apporte du fric.

Au micro de Guy Wewe, Skason Baptiste, l’ami et collaborateur du réalisateur de Braquage en Série, le nom du nouveau-né du cinéma en Haiti, a informé le public branché sur les différentes plateformes des réseaux sociaux dudit journaliste que 3000 tickets ( commerciaux) ont été imprimés pour la première sortie du tout dernier long métrage de Valery Numa. Comme par hasard, la première projection du film de l’originaire des Cayes était prévue dans la seule commune qui a pour mairesse une actrice, Anne, de son vrai nom Nice Simon. Après le cap vers le Cap, si on comprend la stratégie de l’entrepreneur, Les Cayes doivent encore attendre.

En vue de satisfaire la curiosité des cinéphiles longtemps négligés par les entreprises supportrices et les personnages de renom du monde cinématographique Haitien, le numéro un de la compagnie Platinum a encore frappé, et fort, selon Gaspard Dorelien. Tous les tickets on été vendus à l’avance, à l’exception de quelques uns donnés en cadeau pour les besoins de la promotion.

A travers les différentes émissions les plus prisées de la capitale, le directeur d’opinion de l’émission politique Vision 2000 à l’écoute nous promet du plaisir pour les yeux et du rire pour apaiser le stress dans un pays comme le nôtre. Dans les night-clubs, le plaisir coûte de l’argent. Et, dans les pharmacies, les médicaments ne sont pas gratuits. Pour goûter au cocktail Braquage en série composé de musiciens-acteurs et entertainers-acteurs au parc Canne-à-sucre à Tabarre, les curieux et les amants du septième art de la zone métropolitaine ont déboursé mille (1000) gourdes pour y avoir été. Calculatrice en main aidant, l’équipe Platinum, sans compter l’apport des sponsors, aurait encaissé environ trois millions (3,000,000.00) de gourdes pour la soirée. Rassurez-vous, il y aura d’autres projections dans la zone métropolitaine.

La joie aux visages des déplacés le 17 avril 2017 pour la circonstance était visiblement semblable ou presque à ceux de deux amoureux qui se sont, longtemps, perdus de vue et qui se sont finalement croisés. Et c’était pareil comme à toutes les premières sorties des grands succès du cinéma haitien. Face à cela, une bonne réflexion s’impose. Ne disposant pas de certaines informations, les mots et les questions envahissent:

Combien coûteront le morceau de terre, les blocs, les sacs de ciment, les camions de sable, les métaux (fer), la main-œuvre et les autres besoins pour construire un établissement qui sera réservé à la projection des films en Haïti?

A qui profitera la construction ou pas d’une salle de cinéma digne de ce nom?

Le cinéma ne peut-il pas financer le cinéma?

Et si les acteurs du monde cinématographique haïtien, pendant un certain temps, consacrent les recettes des grandes premières des films haitiens à la salle tant rêvée?

Ann di nou ta fè ti sakrifis sa. Les mots de Valéry Numa dans d’autres circonstances. Comme on dit souvent, “aucun sacrifice n’est trop grand…”

En réalité, le cinéma exploite le quotidien des populations et des citoyens. Dans la chaine de valeur de l’industrie, les vitrines par excellence pour exposer à des fins de commercialisation des extrants de la production sont, en effet, les salles de cinéma. Sur le long terme, un tel sacrifice des acteurs du secteur ne peux qu’apporter du fruit. Il faut souligner que n’importe quelle partie prenante peut être l’initiateur (les acteurs du secteur, le secteur privé ou l’Etat). Le Projet toup pou yo a déjà Patrice Dumont. La plus grande salle de cinéma en Haiti aura qui?

Nou ka fè ti sa!

Eud Raymond Altimé

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