La capitale haïtienne est en mode protestation ce dimanche. À la base de cette situation, l’indisponibilité du carburant sur le marché local, en plus de la mauvaise fois de certains responsables et propriétaires de stations-service qui auraient stocké le carburant afin de faire plus de profits. Le coup de filet réalisé à Maïs Gâté samedi soir par la police, une preuve flagrante de la mauvaise fois de certains profiteurs.
Selon le constat de nos reporters, plusieurs artères de la zone métropolitaine de Port-au-Prince sont impraticables. C’est le cas de Delmas, Pétion-Ville, et d’autres zones du centre ville. Des routes sont jonchées de piles d’immondices, certaines sont barricadées de pneus enflammés et/ou encombrées avec de grosses pierres.
Tout cela, est l’oeuvre de plusieurs groupes d’individus mécontents par rapport au marché noir initié par des propriétaires ou responsables de pompe à essence avec le carburant stocké et la vente au compte-goutte du précieux liquide par ces derniers depuis plus de trois semaines.
À Pétion-Ville et à Delmas, les réactions des protestataires étaient à craindre ce matin. Chauffeurs et autres individus ont exprimé avec colère leur ras-le-bol par rapport à la persistance de ce problème qui paralyse leur fonctionnement.
“Il est inacceptable que des gens profitent de la situation pour faire leur beurre en nous faisant payer le gallon de carburant entre 650 et 1000 gourdes. Notre frustration est plus grande quand on sait qu’ils stockent le carburant pour le vendre à leurs proches entre 1 et 4 heures du matin à notre insu”, déclare un chauffeur à notre micro.
Sur la route de Delmas ce dimanche après-midi, une manifestation spontanée contre la rareté du carburant a failli dégénéré. Des individus en colère ont empêché les tap-tap de circuler librement.
“Il y avait beaucoup de tirs à ma sortie d’école au carrefour de Delmas 60. Les étudiants se sont tous allongés sur le sol. Les protestataires lançaient des pierres en direction des policiers. La situation était vraiment difficile“, raconte un étudiant de Maurice Communication.
Le climat tendu de ce dimanche annonce un lundi qui pourrait être tout, sauf clame. Alors que 258 mille barils avaient été livrés récemment aux compagnies pétrolières il y a plus d’une semaine, le problème de l’essence n’est toujours pas résolu.