En ce 13 janvier 2020, date marquant la fin du mandat de la cinquantième législature, le député de Delmas, Gary Bodeau qui s’offre un satisfecit pour son passage au parlement, profite de cette journée historique pour s’adresser à la jeunesse. Celle qu’il voit comme l’alternative, le changement même et la nouvelle Haïti.
Dans une correspondance, l’ancien député qui remercie ses mandats de l’avoir donner l’opportunité de faire ses preuves comme parlementaire, invite les jeunes haïtiens à s’impliquer davantage dans les affaires publiques en étant les acteurs du changement à l’instar de Mandela et Kagame.
Lisez in extenso le contenu de la correspondance de l’ancien président de la chambre des députés, Gary Bodeau.
A la population haïtienne et à la jeunesse haïtienne en particulier.-
C’est pour moi l’occasion de remercier la population haïtienne et en particulier, vous, jeunes de mon pays, de m’avoir accompagné dans cette aventure périlleuse. Sans vous, cette bataille que je viens de mener face à la classe politique traditionnelle ne serait pas possible.
Je profite de la présente pour remercier mes collaborateurs, collaboratrices et chaque personne qui, d’une façon ou d’une autre, m’ont soutenu pendant ce long parcours au Parlement.
Une salutation distinguée et un remerciement spécial à mes détracteurs qui m’ont permis, en scrutant la vie sociale et économique du pays, d’en avoir toujours une lecture réaliste; attitude qui m’a été bénéfique dans mes décisions.
« M’ap voye yon gro kout chapo » pour les jeunes de Delmas qui m’ont permis de servir mon pays en ayant obtenu grâce à leur confiance un siège à la Chambre des Députés. Mes aspirations seraient encore un rêve en dehors de leur dévouement.
Merci beaucoup!
Si du point de vue personnel, j’ai le satisfecit de m’avoir livré corps et âme à la cause de mon pays même si les objectifs fixés, dans bien de circonstances, n’ont pas été totalement atteints; du point de vue collectif, je reste sur ma faim parce que le pays est plus que jamais divisé, l’insécurité bat son plein, tous les indicateurs sociaux sont en rouge, sans compter que la chambre des Députés dont j’ai dirigé les travaux pendant deux années a fait de petites victoires mais pas assez pour répondre aux préoccupations d’une jeunesse éclairée qui réclame son intégration dans les sphères nationales.
Cependant, cette expérience enrichissante me donne la sagesse nécessaire de vous adresser en ce moment précis de l’histoire nationale que nous écrivons tous ensemble pour vous convier à vous impliquer davantage dans les affaires publiques. Le chantier est immense. On a peut-être la sensation qu’on va jeter des pierres dans l’eau parce que les problèmes sont multiples, complexes et entiers mais sachez que chacun de vos cailloux sauront faire une différence. L’ensemble de vos actions contribuera lentement mais sûrement à l’émancipation d’une nouvelle société plus juste et prospère.
Personnellement, pendant mon mandat, ma contribution au vote de certaines lois m’a particulièrement marqué. La loi en faveur des personnes à mobilité réduite, la loi sur l’organisme de gestion des déchets solides ainsi que celle sur la réforme de l’université sont entre autres des textes à connotation sociale qui m’incitent à vous dire, en ce moment, que le pays à besoin de l’énergie et de la compétence de sa jeunesse pour la solidification de la nation.
Certaines lois nécessitent de nouvelles adaptations et notre législation doit s’adapter aux normes internationales; sans oublier qu’il faut des dirigeants intègres, compétents, fougueux, ayant le sens du service pour les appliquer.
En consequence, je n’ai pas eu peur d’affronter le défi de la classe politique et d’apporter ma pierre dans l’edifice de construction de notre État de Droit. Mon caillou n’a probablement pas été la pierre angulaire comme celle décrite dans la bible. Toutefois, même en étant représenté comme un grain de sable, il fait partie de l’édifice. J’ai au moins la satisfaction d’avoir osé.
Donc, aujourd’hui, j’ai conscience que ma voix à vos yeux parait faible à cause des aléas politiques. Malgré tout, je lutte, en dépit de ces ressentiments, sans broncher pour offrir à mon pays ce qu’il y a de mieux. Je vous appelle, chers jeunes, à rejeter les stéréotypes dont le seul objectif est de vous faire fuir les affaires publiques. Haïti est la nôtre. C’est à nous de nous impliquer pour changer définitivement la courbe vers la pente décente que le pays emprunte depuis plusieurs années. Soyez l’acteur du changement comme Mandela l’a été et comme Kagame l’est aujourd’hui.
Chers jeunes d’Haïti, rejetons la violence et le phénomène PEYI-LOCK, battons-nous pour une nouvelle constitution. Une nouvelle CONSTITUTION capable d’apporter le changement que nous voulons tous et toutes. Une nouvelle constitution permettant de définir les règles du jeu et de créer un nouvel État au service du plus grand nombre.
Soyez vous-même le changement que nous espérons tous et toutes car vous êtes l’avenir.
Soyez la nouvelle Haïti qui lutte contre la corruption, la contrebande et l’insécurité.
Soyez la nouvelle Haïti où la justice est la même pour tous et toutes.
Soyez la nouvelle Haïti avec les soins de santé accessible à tous et toutes;
Soyez la nouvelle Haïti avec un système éducatif restauré;
Soyez la nouvelle Haïti où l’État sera fort et ne fuit pas les bandits. Soyez vous-même le changement.
Oui! Jeunes cadres d’Haiti, j’ai confiance en vous pour l’émergence d’une Haïti prospère. Je crois dans cette jeunesse haïtienne exigeante sur laquelle repose l’avenir de tous et toutes.
Président Gary Bodeau
Citoyen engagé