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Haïti entame le nouvel exercice fiscal sans un nouveau budget : un signe d’instabilité et de manque de vision, selon l’économiste Énomy Germain

Haïti entame le nouvel exercice fiscal sans un nouveau budget : un signe d’instabilité et de manque de vision, selon l’économiste Énomy Germain

Haïti entame le nouvel exercice fiscal sans un nouveau budget : un signe d’instabilité et de manque de vision, selon l’économiste Énomy Germain

L’exercice fiscal 2024-2025 s’est achevé le mardi 30 septembre dans un contexte d’incertitude économique et politique. A la suite de son rapport: Clôture de l’exercice fiscal 2024-2025 : Éléments de bilan d’une économie en décrochage, la rédaction de Juno7 a réalisé une interview avec l’économiste Énomy Germain sur le fonctionnement économique du pays. Alors que le pays entre dans une nouvelle année fiscale sans budget adopté, l’économiste tire la sonnette d’alarme sur l’état des finances publiques et la gouvernance économique du pays.

Selon lui, le fait que trois actes budgétaires ont été adoptés au cours du dernier exercice dont un à seulement une semaine de sa clôture traduit une planification budgétaire erratique, un déficit de vision stratégique de la part du Gouvernement et un décrochage macroéconomique prononcé. « Quand il y a trois actes budgétaires en une seule année fiscale, cela révèle un vrai problème de planification budgétaire. Cela montre que le gouvernement avance à tâtons, sans orientation claire, et que les priorités de l’État ne sont pas définies avec sérieux », a expliqué l’économiste Enomy Germain.

Il estime que cette instabilité envoie un mauvais signal aux agents économiques et fragilise davantage la confiance dans l’État qui fait montre d’un manque de crédibilité dans les choix publics du gouvernement. « Plusieurs actes budgétaires dans un même exercice, c’est le signe d’une absence de maîtrise de la planification. Cela crée de l’incertitude pour les acteurs économiques et témoigne d’un manque de rigueur dans la gestion des finances publiques », a-t-il ajouté.

Concernant l’exécution des dépenses d’investissement, Énomy Germain souligne un constat tout aussi préoccupant : seulement 25,4 % des dépenses d’investissement prévues ont été réalisées au 31 août 2025. Il y voit la preuve d’un manque de vision stratégique de la part du gouvernement. « Ce faible taux d’exécution montre que l’État ne parvient pas à transformer ses prévisions en actions concrètes. La majorité des dépenses d’investissement reste concentrée dans l’Ouest, alors que des régions comme le Grand Nord ou le Grand Sud auraient pu bénéficier d’investissements décentralisés capables de relancer l’économie. C’est le signe d’une absence de stratégie de développement cohérente », a-t-il fait remarqué.

Avec un PIB en recul de -3,1 %, une inflation de 31,1 %, une insécurité alimentaire touchant près de la moitié de la population et une balance commerciale en forte détérioration, il est certain qu’Haïti traverse une crise macroéconomique systémique. Car c’est un phénomène inédit depuis 50 ans, surtout en considérant les sept années de croissance négatives. A la question de savoir quelles pistes de sortie pourraient être envisagées? Il a fait savoir que l’executif doit agir sur la sécurité et la crise humanitaire.

Énomy Germain estime que la résolution du problème de sécurité constitue le préalable à tout redressement économique. Selon lui, il y a deux volets à considérer : d’abord, l’appui extérieur, indispensable pour rétablir l’ordre. À ce titre, il salue la récente résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur la force de repression des gangs , qu’il juge essentielle pour permettre à la coopération internationale de jouer pleinement son rôle. Toutefois, il insiste sur le fait que l’action sécuritaire doit s’accompagner de mesures économiques et humanitaires fortes. « Haïti traverse une véritable crise humanitaire. On ne peut pas s’attaquer uniquement à l’insécurité sans répondre aux besoins urgents de la population », a-t-il indiqué soulignant que toutes les conditions sont réunies pour une émeute de la faim dans le pays.

Par ailleurs, l’absence de budget pour le nouvel exercice 2025-2026 est une source d’inquietude pour l’instant. Pour Énomy Germain, ce vide budgétaire en début d’année fiscale est une mauvaise note pour le ministère de l’Économie et des Finances, et un signal inquiétant sur la gouvernance des finances publiques. « Le fait que le pays commence un nouvel exercice fiscal sans budget adopté montre un dysfonctionnement majeur. Cela traduit un manque de préparation et de coordination au sein du gouvernement. », a-t-il déploré.

Haïti entame le nouvel exercice fiscal sans un nouveau budget : un signe d’instabilité et de manque de vision, selon l’économiste Énomy Germain

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