La troisième édition du Sommet international met l’engagement citoyen et la jeunesse au cœur des réflexions sur l’avenir d’Haïti.
Dans un contexte national marqué par de profondes incertitudes politiques, sécuritaires et économiques, Port-au-Prince a accueilli, le 13 décembre 2025, la troisième édition du Sommet international de la diplomatie et du développement communautaire. Organisé par la Fondation Davidson Emmanuel Désir (FDED) à l’hôtel Royal Oasis, l’événement a rassemblé plus de 200 jeunes, étudiants et jeunes professionnels, aux côtés de diplomates et d’acteurs de la société civile, autour d’un objectif central : réfléchir au rôle de l’engagement citoyen dans la construction d’un développement durable en Haïti.
Cette nouvelle édition se veut un espace de formation, de dialogue et de partage d’expériences entre les différentes parties prenantes. Dans un entretien accordé à Juno7, Davidson Emmanuel Désir, membre organisateur et modérateur du sommet, a rappelé la mission principale de cette initiative : « L’objectif central de ce forum est de contribuer à la formation et au renforcement des capacités des jeunes, tout en créant un espace d’échanges constructifs entre les intervenants et les participants. Nous visons à encourager une nouvelle génération de leaders informés, engagés et prêts à agir pour le développement de leur communauté et de leur pays. »
Dès l’ouverture des travaux, la diversité des profils présents a donné le ton. Étudiants, jeunes professionnels, responsables communautaires et experts ont pris part à des conférences et panels axés sur la coopération régionale, le rôle des institutions et la participation citoyenne dans l’élaboration des politiques publiques. L’ambassadeur d’Haïti auprès de la CARICOM, Chenet St-Vil, a notamment insisté sur la nécessité de renforcer les liens régionaux pour soutenir la stabilité et le développement local, tout en soulignant la place essentielle des jeunes dans la diplomatie contemporaine.
Pour sa part, Cristóbal Dupouy, représentant spécial du secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) en Haïti, a mis l’accent sur l’importance d’une coopération internationale structurée et coordonnée afin de répondre aux défis multidimensionnels auxquels le pays est confronté. Il a également partagé des exemples de programmes régionaux réussis, invitant les jeunes participants à s’en inspirer pour développer des initiatives adaptées au contexte haïtien. L’ambassadeur du Mexique en Haïti, José de Jesús Cisneros Chávez, a, quant à lui, souligné le rôle des partenariats bilatéraux dans le renforcement institutionnel et le soutien au développement communautaire.
Parmi les interventions remarquées, Mme Aimée Thérèse Faye, représentante du DDR-CVR du BINUH, a apporté un éclairage sur les enjeux de la consolidation de la paix et l’implication des communautés locales dans la résolution des conflits. La richesse des analyses et la qualité des échanges ont été saluées par les participants. « Ce sommet nous permet de mieux comprendre les enjeux diplomatiques et de voir comment, à notre niveau, nous pouvons nous engager », a confié un étudiant en relations internationales.
Pour Darlise Sintumas, secrétaire générale de la FDED, cette troisième édition représente une étape clé dans la relance et la consolidation de l’initiative. Malgré un contexte difficile, elle s’est félicitée de la mobilisation des jeunes et de la pertinence des débats : « L’essentiel était de créer un espace d’échanges et de formation. Les retours positifs des participants montrent que l’objectif a été atteint. »
Tout au long de la journée, plusieurs axes majeurs ont été abordés, notamment : les jeunes et la paix, la construction d’une paix durable, le développement et la justice sociale, l’entrepreneuriat communautaire, l’économie informelle, l’économie sociale et solidaire, ainsi que le rôle de la diaspora dans l’investissement et le développement.
Tenant compte du succès de cette troisième édition, la Fondation Davidson Emmanuel Désir annonce déjà la préparation d’un quatrième sommet, avec l’ambition d’élargir la participation et de renforcer les contenus, en plaçant toujours la jeunesse au cœur des réflexions sur la diplomatie et le développement communautaire en Haïti.
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