Âgé de 34 ans, le démocrate Zohran Mamdani promet une politique audacieuse axée sur l’abordabilité et l’équité sociale, au moment où sa victoire suscite à la fois enthousiasme et controverses
La ville de New York vient d’entrer dans une nouvelle ère politique avec l’élection de Zohran Mamdani, premier maire musulman de son histoire. Le jeune démocrate a remporté 50,4 % des voix au terme d’un scrutin marqué par une participation record de plus de deux millions d’électeurs, devançant l’ancien gouverneur Andrew Cuomo (41,5 %) et le républicain Curtis Sliwa (7,2 %).
Ancien inconnu du grand public, Mamdani s’est imposé comme le symbole d’une génération progressiste décidée à transformer la ville. Né en Ouganda dans une famille d’immigrés indiens, il s’est illustré par un discours en faveur de l’équité économique et de l’accès universel aux services essentiels, promettant la gratuité des transports en commun et des garderies, ainsi qu’un gel d’un million de loyers.
« New York, ce soir, vous avez accouché d’un mandat pour le changement », a-t-il déclaré devant une foule enthousiaste réunie à Brooklyn. « Un mandat pour une ville que nous pouvons nous permettre, et pour un gouvernement qui tient ses promesses. »
Cette vision a particulièrement séduit les jeunes électeurs : 75 % des 18-29 ans lui ont apporté leur soutien, selon les sondages effectués à la sortie des urnes. Les électeurs noirs ont également largement voté pour lui, à hauteur de 52 %, témoignant d’un appui fort des communautés historiquement marginalisées.
Le maire sortant, Eric Adams, qui avait choisi de ne pas briguer un second mandat, laisse donc la place à un dirigeant aux idées résolument socialistes. Mais le nouveau maire devra composer avec un contexte politique tendu : le président Donald Trump a déjà menacé de “punir” sa ville natale si elle élisait « un communiste », terme par lequel il désigne Mamdani.
Par ailleurs, la campagne du jeune maire n’a pas été exempte de controverses. Ses critiques virulentes d’Israël et ses propos sur le conflit à Gaza lui ont valu des accusations d’antisémitisme, notamment dans les quartiers à forte population juive. D’après les estimations, 60 % des électeurs juifs ont préféré Cuomo, contre 31 % pour Mamdani.
Zohran Mamdani célèbre sa victoire devant des partisans.
PHOTO : REUTERS / SHANNON STAPLETON
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