Le PM Ariel Henry «rêve ou il ment s’il annonce qu’il va monter un CEP sans une paix politique», selon Fritz Jean

Le Premier ministre Ariel Henry «rêve ou il ment s’il annonce qu’il va monter un CEP sans une paix politique», selon Fritz Alphonse Jean

Le président élu de l’accord Montana a critiqué les velléités du Premier ministre Ariel Henry de monter un Conseil électoral sans un véritable dialogue pour parvenir à une paix politique. L’ancien gouverneur de la Banque centrale estime que le PM mentirait s’il annonçait qu’il va mettre en place un CEP dans ce contexte sans une paix politique.

« Si un citoyen dit qu’il va monter un CEP dans ce contexte sans une paix politique dans le pays, il y a deux possibilités : soit ce citoyen ment, soit il rêve », a déclaré M. Fritz Alphonse Jean lors d’une conférence de presse le jeudi 17 mars 2022.  

Le président élu de l’accord Montana a expliqué que la conjoncture ne permet pas une telle démarche. « Actuellement, personne ne peut prendre son véhicule et dire qu’il va se rendre à Martissant, ni à Pernier chez Vitelhomme ou à la Croix-des-Bouquets chez les 400 mawozo », a-t-il avancé, soulignant que d’autres personnes se sont cassées la gueule en prônant « adelante » sans prendre en compte le contexte.

Pour M. Jean, il n’y a aucune raison de s’aventurer dans la mise en place d’un CEP pour forcer l’organisation d’élections qui nous mènera au même endroit que ceux qui ont déjà essayé. « Tout le monde ici présent sait que depuis plus dix 10 ans qu’il se produit des menaces électorales dans ce pays. Tout le monde ici présent sait que cela n’a jamais fonctionné», a-t-il averti.

« Lorsque ces menaces étaient proférées, le territoire n’était pas divisé à ce point. Or, aujourd’hui la situation s’est aggravée. Nous vivons une crise politique, une violence économique, une crise sociale extrêmement aigue dans le pays », a-t-il argumenté.

M. Jean estime que « tout le monde, à tête reposée, doit regarder comment on va s’asseoir ensemble pour faire face à la crise sociopolitique actuelle de manière à être sûr de pouvoir créer un environnement propice à des élections ». Un environnement propice à des élections, explique-t-il, c’est la possibilité de se rendre à La Saline, c’est la possibilité pour que ceux qui font les élections puissent circuler librement sur le territoire, c’est aussi la possibilité pour les propriétaires d’entreprises d’ouvrir leurs commerces. « À ce moment-là les gens peuvent aller voter en toute quiétude », a-t-il ajouté.

Après plusieurs tentatives ratées, le Premier ministre Ariel Henry a fait savoir début mars que le CEP devant organiser les  élections était fin prêt. Or, même certains de ses alliés au pouvoir ne voient pas d’un bon œil les démarches d’Ariel Henry. Le Comité d’initiative des signataires de l’accord du 11 septembre 2021 avait lancé une mise en garde au chef de la primature face à ses velléités de monter, en dehors de tout consensus, un CEP,  dans une note en date du 4 mars 2022.

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