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Éditorial

En Haïti, la flambée des prix met la population haïtienne à genoux et aux abois

En Haïti, la flambée des prix met la population haïtienne à genoux et aux abois
Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7
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En Haïti, la flambée des prix met la population haïtienne à genoux et aux abois

Haïti est en proie à une grave crise économique qui affecte la population dans toutes ses couches sociales. L’augmentation des prix des produits de première nécessité et la dépréciation de la monnaie nationale ont entraîné une hausse spectaculaire du coût de la vie. Selon l’IHSI, l’inflation en Haïti a atteint un taux alarmant de 49%.

Le désarroi est généralisé. Selon le PAM, un haïtien sur deux n’arrive pas à se nourrir correctement. « Nous n’avons plus les moyens de nourrir nos familles qui crèvent de faim. Mille gourdes ne valent plus rien » se plaint un père de famille. Les personnes à revenus fixes, les retraités, les travailleurs à faible revenu, voient leurs revenus mensuels se réduire en peau de chagrin en raison de la décote de la gourde et la cherté de la vie.

Cette dépréciation a fait exploser les prix des produits importés, des produits pétroliers, et des médicaments, qui sont essentiels pour la plupart des Haïtiens. « Notre monnaie ne vaut plus rien » se plaint une marchande découragée assisse devant son tréteau quasiment vide. Elle n’a même plus de quoi l’achalander pour desservir une clientèle de moins en moins nombreuse. A côté d’elle, une marchande de manje kwit étale son désarroi et se plaint de la baisse des ventes. Le plat traditionnel des classes populaires dans les milieux urbains, qu’on appelle communément « chen janbe », qui se vendait a 25 Gdes il y a de cela 3 ans coute aujourd’hui 150 Gourdes.

Pour certains produits de grande consommation, les prix ont quasiment doublé en quelques mois. C’est le cas pour le riz, le spaghetti, le lait, l’huile, les pois et le sucre. Le gouvernement haïtien a pris des mesures pour tenter de remédier à cette situation, notamment en augmentant le salaire minimum et en tentant de stabiliser la monnaie nationale. Toutefois, il s’agit de palliatifs qui ne peuvent aucunement résoudre les problèmes fondamentaux de l’économie haïtienne.

Haïti ne produit pas, n’exporte pas. La capitale haïtienne est l’otage de gangs armés qui handicapent l’économie et qui alimentent l’inflation. L’impasse politique est totale. Un agent économique ne peut faire de prévision sérieuse. Le prix des transports en commun de la capitale vers les provinces a triplé depuis que les gangs armés rançonnent – au vu et au su de l’état – les camions transportant des marchandises. La flambée des prix a également des répercussions sur les entreprises haïtiennes qui ont désormais des coûts d’opération plus élevés.

La cherté de la vie en Haïti vient s’ajouter au calvaire d’une population qui vit dans la peur face à la violence quotidienne des gangs. Dans le pays, la flambée des prix qui s’allie à la crise politique interminable et le règne des gangs ont réussi à mettre à genoux la population haïtienne qui ne sait plus à quel saint se vouer.

En Haïti, la flambée des prix met la population haïtienne à genoux et aux abois

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