Certains législateurs américains s’opposent ouvertement à la déportation de migrants haïtiens par l’agence américaine qui traque les migrants sans papiers (ICE). Ils qualifient de déraisonnable la décision de déporter des migrants qui peuvent être infectés au Covid-19. Le MAE assure que ces gens seront placés en quarantaine dès leur arrivée.
Selon les dernières informations, plusieurs dizaines de ressortissants haïtiens devraient embarquer sur un vol d’expulsion des Etats Unis à destination de Port-au-Prince, ce mardi 7 avril. Parmi les passagers se trouve un détenu qui a été exposé au coronavirus alors qu’il était enfermé dans deux centres d’immigration différents. Frederica S. Wilson, membre du congrès des États-Unis a adressé une correspondance au département de la sécurité intérieure pour ” demander instamment de mettre fin immédiatement aux déportations pendant la durée de cette crise sanitaire mondiale provoquée par le Coronavirus”.
Le législateur américain s’est dit “particulièrement préoccupé par la propagation du virus parmi les détenus de l’ICE, étant donné la proximité et les conditions de vie dans les centres de détention de l’ICE, le manque d’accès aux masques ou autres équipements de protection. Selon elle, parmi ces déportés qui seront dans le pays ce mardi 7 avril, il peut bien y avoir des personnes infectées au covid-19. “Certains détenus et employés ont été testés positifs au COVID-19 et il y a un niveau élevé de risque que les migrants expulsés agiront comme porteurs du virus car près d’un cinquième des personnes qui contractent le COVID-19 sont asymptomatiques. Au moins deux détenus qui étaient sous la garde de votre département auraient subi des tests positifs pour COVID-19 peu après leur expulsion. Étant donné les défis actuels d’Haïti, notamment une augmentation probable du nombre d’infections au COVID-19, je vous demande instamment de mettre immédiatement un terme aux expulsions“, a-t-elle indiqué.
“Comme beaucoup de pays dans lesquels les migrants sont rapatriés, Haïti manque d’infrastructures de santé publique pour prévenir la propagation du virus ou traiter un grand nombre de personnes infectées. Haïti s’efforce de se reconstruire après les conséquences du tremblement de terre dévastateur de 2010 et de l’épidémie de choléra qui a suivi. Une grande partie du pays n’a toujours pas accès aux soins médicaux de base, à l’eau potable et au savon pour se laver les mains. Il est déraisonnable de rapatrier dans un tel environnement les migrants qui peuvent être porteurs du virus à leur insu“, a tonné la congresswoman qui a avancé la rapide propagation et le nombre de morts provoqué par le Coronavirus pour justifier sa demande.
De son côté le ministre haïtien des affaires étrangères, le Dr Claude Joseph affirme qu’il est déjà en pourparlers avec les autorités américaines autour d’une aggravation de la crise que pourrait provoquer la venue de ces personnes déportées. Pour cela, l’agence américaine qui traque les migrants sans papiers (ICE) a décidé de réduire leur nombre à une soixantaine pour l’instant. Le ministre a aussi assuré que ces personnes seront placées en quarantaine durant toute la période d’incubation du virus à savoir entre 14 et 17 jours.