Le Venezuela a obtenu jeudi un siège au Conseil des droits de l’Homme pour la période 2020-2022, lors d’une élection organisée par l’Assemblée générale des Nations unies. Deux sièges étaient à pourvoir pour l’Amérique latine.
Caracas a remporté 105 voix lors de ce scrutin marqué par des applaudissements à l’annonce du résultat. Le Brésil a obtenu le deuxième siège, avec 153 voix. Le Costa Rica, qui avait tenté de faire barrage au Venezuela, n’a eu que 96 voix.
Le Conseil, basé à Genève, a la responsabilité de renforcer la promotion et la protection des droits humains. Ses 47 membres sont renouvelés chaque année pour environ un tiers d’entre eux. Créé en 2006, sa composition respecte le principe d’une répartition géographique, avec 13 sièges pour l’Afrique, 13 pour l’Asie-Pacifique, 8 pour l’Amérique latine et les Caraïbes, 7 pour l’Europe occidentale et autres et 6 pour l’Europe de l’Est.
La candidature du Venezuela, pays en pleine contestation politique, était la cible de critiques d’ONG et de pays latino-américains. « En raison des graves violations des droits de l’homme » constatées par l’ONU, « le régime du Venezuela n’est pas un candidat adéquat pour le Conseil des droits de l’homme », avait par exemple estimé le président du Costa Rica, Carlos Alvarado.
L’élection du Venezuela entre en contradiction avec les travaux même du Conseil. Comme le rappelle sur Twitter un journaliste français basé au Venezuela, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a décidé de créer fin septembre un groupe d’experts chargés d’enquêter… sur les violations des droits humains commises au Venezuela depuis 2014. Une initiative qualifiée d’ »hostile » par Caracas.
Les membres du Conseil peuvent être suspendus en cas de violations graves, mais cela reste un fait rarissime. Depuis sa création, seule la Libye l’a été en 2011.
Avec AFP