L’écrivain Pierre-Raymond Dumas prévoit des périodes de « haute turbulence » pour les prochaines semaines en Haiti

Alors que le climat sécuritaire du pays demeure tendu depuis plusieurs mois au point que des élus sont la cible d’attaques armées, l’écrivain haïtien Pierre Raymond Dumas laisse entendre qu’elle pourrait s’empirer dans les jours à venir. Préoccupé, l’ancien ministre dit craindre une crise plus grave que celle de juillet 2018 dont la cause n’est autre que l’approche des périodes électorales.

« Ce que nous vivons aujourd’hui n’est encore rien face à ce qui pourrait arriver prochainement. Lorsque nous attaquons la période des échéances électorales en Haïti, nous faisons face à ce que le professeur Manigat (NDLR : Leslie François) appelle une phase de haute-turbulence » a-t-il prévenu ce lundi à la rubrique Le Point de Radio Télé Métropole.

Si l’institution policière est souvent pointée du doigt en ces périodes d’instabilité, le journaliste souligne qu’il ne faut pas lui imputer la responsabilité. Car, dit-il, on ne peut rendre la police nationale d’Haïti responsable de tous les malheurs du pays. Il pointe du doigt la communauté internationale qui, selon lui, n’a pas réussi à renforcer la justice haïtienne, toujours aussi faible.

À côté du travail de la police, P. Raymond Dumas croit que le dialogue entre les acteurs est la clé qui permettra au pays de sortir de l’impasse. « Il nous faut une vision apaisée de la situation. La violence n’est pas le moyen idéal, ce n’est pas le bon moyen. C’est le dialogue, la capacité d’écoute de l’autre et si possible la possibilité d’arriver à un consensus. Il faut comprendre que le problème majeur de la société haïtienne c’est d’abord et avant tout un déficit de dialogue, mais aussi un problème d’inclusion, d’intégration » a indiqué l’auteur de la chronique « La transition qui n’en finit pas ».