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Éducation

COVID-19: Nesmy Manigat propose le passage automatique et des réformes

Nesmy Manigat

Il ne faut pas perdre trop de temps à courir après une année scolaire déjà perdue. Cependant Nesmy Manigat conseille d’investir temps et argent à engager des réformes, financer mieux l’éducation et aligner l’école à 12 années de scolarité comme le fait le reste du monde, au lieu de 13 années.

La position de Nesmy Manigat, ancien ministre de l’Éducation nationale est sans équivoque : « il est impossible à cette phase de sauver l’année scolaire » La majorité des élèves a déjà perdu environ trois mois de scolarité entre septembre et décembre 2019, à cause des évènements politiques liés au « pays lock ». Avec cette pandémie traumatisante tant pour les directeurs d’écoles, les enseignants et les parents, le pari de sauver l’année scolaire, parait titanesque compte tenu du faible niveau de préparation générale et de la qualité des infrastructures. Il opte pour un passage automatique, sans redoublement pour tous les enfants du fondamental et du secondaire, avec un rattrapage des manquements au cours de la prochaine année scolaire. Toutefois, le MENFP devra trouver une solution pour les classes d’examen officiel (9eAF et Terminale du secondaire).

Aujourd’hui encore par rapport à la pandémie du coronavirus, Nesmy Manigat croit que le pays vit un traumatisme énorme. Car certains se retrouvent pratiquement en exil dans leur propre maison. « Je pense que ce serait une erreur de dépenser du temps, de l’argent et de l’énergie pour tenter de récupérer une année qui a été perdue à cause de la réduction considérable du nombre de jours de classes(de 189 jours à 140) avant la pandémie et plus pratiquement du nombre d’heures que les enfants ont passé en classe. Parce qu’on a des écoles à double, triple vacation. Je ne pense pas que la majorité des enfants ait complété 30% du temps scolaire de cette année. Je ne vois aucune hypothèse crédible pour que d’ici les mois de mai-juin l’école reprenne dans les conditions acceptables d’apprentissage », a-t-il avancé.

Avec cette fermeture des classes, Nesmy Manigat qui occupe un siège à la gouvernance du partenariat mondiale pour l’éducation (PME) qui finance le secteur éducatif haïtien, une majorité est condamnée à rater l’essentiel des apprentissages de l’année scolaire, en dépit des efforts louables de certaines écoles qui poursuivent les apprentissages à distance à travers différentes plateformes. « Même dans les pays avancés qui détiennent les infrastructures permettant la poursuite des classes à distance, on rencontre pas mal de difficultés car les gens vivent un traumatisme. Il est très difficile d’avoir une notation crédible pour les enfants qui vivent le confinement. Le numérique peut faire une différence surtout, s’il a été intégré dans le curriculum et les plans de cours au préalable. Si au contraire c’est pour répondre à une urgence son impact sera très limité », a ajouté M. Manigat.

Ce qui pourrait se passer, à cause de l’impact de la pandémie sur le secteur éducatif, c’est un risque du renforcement des inégalités entre les apprenants qui ont accès ou non à des infrastructures pour suivre une formation à distance, poursuit Nesmy Manigat. Aussi ajoute-il, ces cours à travers des émissions à la radio ou à la télévision seront utiles, surtout pour occuper le temps libre des enfants, mais pourraient difficilement servir pour noter les enfants à la fin de l’année scolaire dans ce contexte.

Recommandation pour une refonte du système scolaire

La solution la plus réaliste serait déjà de considérer un réaménagement curriculaire, avec une nouvelle ingénierie des programmes qui marquera une rupture avec le système traditionnel pour que les compétences qui devaient être acquises en 13 ans d’études après le préscolaire le soient sur les 12 ans. C’est la moyenne mondiale avant l’université déjà enclenchée dans les 12 mesures de 2014 à travers le baccalauréat unique et qui correspond à la déclaration d’Incheon. On évitera ainsi que les enfants passent trop de temps à l’école inutilement, si les mêmes compétences à la sortie peuvent être acquises en moins de temps.

« Il faut se servir de cette crise pour rattraper les retards de l’école haïtienne avec de nouveaux programmes de cours, de nouvelles formations de maitres. On devrait utiliser les ressources pour les réformes du futur et augmenter entre autres le parc scolaire public. Le passage automatique sera aussi une question de justice économique pour les parents qui n’auraient pas à payer deux fois pour la même année scolaire après que leurs enfants aient échoué aux mêmes examens que ceux qui sont privilégiés », a détaillé Nesmy Manigat.

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