263 personnes tuées, 285 blessées et quatre ont disparu entre le 8 juillet et le 31 décembre 2022 à Cité-Soleil, selon l’ONU

263 personnes tuées, 285 blessées et quatre ont disparu entre le 8 juillet et le 31 décembre 2022 à Cité-Soleil, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a publié ce lundi 13 février un rapport qui expose « l’impact débilitant de la violence des gangs » dans plusieurs quarters de la commune de Cité Soleil. Le rapport indique qu’entre le 8 juillet et le 31 décembre 2022, dans le seul quartier de Brooklyn, qui a été particulièrement ciblé par les gangs au cours de la période, au moins 552 personnes ont été tuées, blessées ou ont disparu, dont 263 personnes tuées, 285 autres blessées et quatre ont disparu.

Des violences sexuelles et des viols collectifs de femmes et de filles, la destruction et le pillage de maisons et le déplacement de personnes de leurs foyers ont été documentés dans ce rapport qui révèle que les gangs font régner un climat de terreur quasi permanent, notamment en employant des tireurs d’élite pour tirer sur les gens sans discernement. Les déplacements des personnes, note ce rapport, sont limités et l’accès aux besoins de base est bloqué, notamment l’eau, la nourriture et les services d’assainissement, ce qui crée un environnement propice à la propagation de maladies infectieuses, dont la plus récente est le choléra.

Le gang G-9 sur le banc des accusés

Si, au cours des premières semaines du mois de juillet, ce quartier a enregistré d’intenses attaques menées par le gang « G-9 en famille et alliés », pendant les semaines et mois qui ont suivi un climat de terreur quasi permanent a été installé dans ce bidonville du fait que des snipers pouvant tuer indistinctement toute personne qui passait sur leur champ de vision ont été recrutés.

Parallèlement, le G-9 a utilisé d’autres tactiques consistant à restreindre la circulation des habitants et bloquer l’accès aux biens de première nécessité, notamment l’eau et la nourriture. Ces tactiques ont eu pour conséquence d’appauvrir davantage les populations locales et de dégrader un environnement sanitaire déjà extrêmement insalubre, favorisant ainsi la propagation de maladies infectieuses peut-on lire dans ce rapport.

Le role passif de la police nationale

l’ONU souligne que face à cette violence armée, la Police Nationale d’Haïti (PNH) n’est intervenue que de manière limitée pour restaurer l’ordre public et protéger les résidents vivant dans les quartiers de Cité Soleil.

Ne disposant pas de moyens humains et matériels adéquats, la PNH n’est pas en mesure d’éradiquer l’expansion des gangs, d’où la nécessité de renforcer immédiatement les capacités de la Police Nationale Haïtienne avec un soutien international coordonné et considérer urgemment le déploiement d’une force d’appui de temps limité dans des conditions conformes avec les droits humains, ainsi qu’un plan d’action complet et précis.

Pour remédier à cette situation chaotique des habitants de Cité-Soleil, le BINUH et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) ont recommandé aux autorités haïtiennes, entre autres, de doter la Police Nationale d’Haïti (PNH) des ressources financières, matérielles et humaines nécessaires pour mener des patrouilles régulières et maintenir une présence durable au niveau de carrefours stratégiques de Cité Soleil afin de limiter les opérations des gangs et rassurer les populations.

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