Haïti connaît depuis plus d’une semaine, des mouvements d’intenses protestations paralysant presque toutes les activités. Les conséquences ne peuvent qu’être lourdes dans un pays où la situation des gens est très précaire. Le ministre de l’économie et des finances, Ronald Décembre, juge nécessaire d’alerter la population sur une situation économique et financière délétère.
“les événements socio-politiques que connaît le pays depuis octobre 2018 à nos jours, ont des impacts très négatifs sur la santé économique du pays”, affirme le titulaire du MEF qui décrit une réalité économique et financière inquiétante.
Depuis début juin, la Direction Générale des Impôts ne collecte aucune taxe. Cela est dû à la grève qui prévaut au sein de cette institution il y a environ deux semaines. L’Administration Générale des Douanes est elle aussi dysfonctionnelle. Depuis une semaine, cette institution ne fonctionne presque plus. Le manque à gagner est aujourd’hui considérable.
De cette situation alarmante, le ministre de l’économie et des finances identifie les plus vulnérables comme étant les premières victimes surtout avec l’inflation qui atteint 17,7% aujourd’hui et les prix des produits qui connaissent une augmentation évaluée à 1,4%.
“Ceux qui sont pauvres le deviennent beaucoup plus et ceux qui sont riches eux, deviennent moins riches. Donc, nous avons une situation économique et financière délicate et alarmante”, souligne le ministre.
Parallèlement, Ronald Décembre avoue l’incapacité de l’État d’effectuer convenablement le payroll de mai qui devrait se faire au cours de ce mois de juin. La grève à la DGI et le dysfonctionnement de la douane sont à la base de cette situation.
Selon les Nations-Unies, 78% de la population haïtienne vivent sous le seuil de la pauvreté. 56% sont dans une situation d’extrême pauvreté. Des données qui tendent à être vues à la hausse si la situation reste ainsi.