Le ministre des affaires étrangères et des cultes, Jean Victor Généus rencontre une délégation de l’ONU conduite par Helen LALIME, la cheffe du BINUH sur l’insécurité. Les retards dans les commandes d’armes et d’équipements abordés.
Le Ministre des Affaires Etrangères et des Cultes, Jean Victor GENEUS, a reçu le lundi 5 septembre 2022, une délégation de consultation de sécurité des Nations-Unies en visite en Haïti. Elle était composée entre autres de Helen LALIME, représentante du Secrétaire Général de l’ONU en Haïti ; d’autres responsables au niveau du BINUH comme Sancho COUTINHO, Jaime Vigil RECINOS du BINUH.
Les échanges, selon un rapport dressé par le MAE, ont porté essentiellement sur l’insécurité qui sévit actuellement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. La délégation onusienne voulait avoir la position haïtienne sur la question et explorer avec le Chancelier les meilleures voies permettant à la Communauté internationale de pouvoir aider les Haïtiens à en sortir au plus vite et aller vers des élections permettant un retour au plein fonctionnement des institutions démocratiques dans le pays.
Le Ministre Jean Victor GENEUS a pris le temps de faire un état des lieux de la situation actuelle à la délégation en mettant l’accent sur le rétablissement sans délai d’un climat sécuritaire et la signature d’un accord politique inclusif à partir des négociations inter-haïtiennes en cours. Il en a profité pour exprimer à la délégation onusienne l’incompréhension du Gouvernement et de la population haïtienne face à la lenteur en ce qui concerne la livraison des commandes d’armes et d’équipements pour la Police Nationale placée auprès d’une compagnie Nord-américaine, déjà honorées selon les exigences du contrat et que les Haïtiens attendent toujours depuis déjà près de trois mois.
Le Chancelier a soutenu que les exactions des gangs armés, particulièrement dans l’aire métropolitaine, a pour corollaires le blocage politique, la détérioration de la situation socio-économique du pays et l’aggravation des conditions d’existence déjà précaires de la grande majorité. La violence des gangs constitue un sujet de grande préoccupation pour le Gouvernement, qui ne jure que par la neutralisation des bandits armés qui menacent l’avenir de la démocratie en Haïti et les fondements de l’Etat de droit.
Il a par ailleurs dénoncé la circulation illégale en grande quantité d’armes et de munitions sur le territoire, malgré le fait qu’Haïti n’en produit pas. « Les gangs sont parfois mieux armés que la PNH », a-t-il soutenu avant d’appeler à la collaboration des Etats voisins pour aider le pays à les détecter avant même leur embarcation et à coopérer en vue du renforcement de la sécurité frontalière et douanière, de la lutte contre la corruption.
Le Ministre Généus, toujours d’après ce rapport, a remis une couche aux Nations-Unies qui, selon lui, ne sont pas parvenues à instaurer un climat sécuritaire durable dans le pays. « Il faut apprendre de nos erreurs du passé et travailler autrement aujourd’hui. L’ONU n’a pas su aider à résoudre certaines difficultés liées à son mandat, comme faciliter le déblocage politique, améliorer la situation sécuritaire, créer un climat stable à la réalisation des élections régulières en vue de restaurer les institutions démocratiques et adresser, par voie de conséquence, les questions économiques et sociales », a-t-il laissé entendre.
Le chancelier haïtien leur a donné la garantie que la PNH a la capacité de rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays, sans la présence de forces étrangères. Il a également insisté sur le fait que le Premier Ministre Ariel HENRY n’a aucune velléité de rester au pouvoir. Il a souligné les efforts du Chef du Gouvernement pour continuer le dialogue et trouver un Accord politique pour l’organisation d’élections présidentielles, législatives et locales libres, aussitôt que les conditions minimales le permettent.
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