MTV Ayiti de Reginald Boulos écrit au secrétaire général de l’ONU sur la crise socio-politique et économique haïtienne et demande de redynamiser le BINUH.
Port-au-Prince , Haïti .- Le Mouvement pour la Transformation et la Valorisation d’Haïti (MTVAyiti), jeune mouvement politique engagé dans la lutte pour la démocratie en Haïti a adressé une correspondance au
Secrétaire Général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), António Guterres sur la crise socio-politique et économique actuelle en Haïti pour solliciter l’aide de l’ONU en vue d’un dénouement heureux.
Il a dit “solliciter la collaboration du Secrétaire Général et de l’ONU, sans préjugé ni parti pris, pour faciliter un accord inter-haïtien inclusif, seul capable de contenir les risques réels de cet embrasement que l’implication de l’ONU, à travers ses missions successives MINUSTAH, MINUJUSTH et BINUH, était, au cout de milliard de dollars, censé prévenir.”
“Le tableau sombre et la situation urgente qui caractérisent aujourd’hui la crise socio-politique et économique haïtienne me portent à vous adresser un appel pour que vous facilitiez un dialogue inclusif, franc et sincère entre toutes les parties en Haïti, pays membre fondateur de l’Organisation des Nations-Unies (ONU). En effet, je crois en la détermination de l’ONU, à travers le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH), à réussir sa mission qui consiste, somme toute, à renforcer la stabilité politique, la bonne gouvernance et à accompagner les acteurs haïtiens dans l’établissement d’un État de droit dans leur pays”, a écrit Réginald Boulos.
Cependant, avance le MTVAyiti, les faits sur le terrain suggèrent une nécessité urgente de redynamiser le BINUH. Il serait malheureux de devoir constater en fin de mission un échec qui sera rangé in fine au passif du Secrétariat Général, du Conseil de Sécurité, et des autres organes des Nations Unies engagés sur le terrain, a-t-il ajouté.
Au nom du MTVAyiti, Dr Réginald Boulos a attiré l’attention du Secrétariat Général de l’ONU sur le refus total du président de la République d’Haïti Jovenel Moïse, de respecter la Constitution, qui indique, dans le souci d’harmoniser les mandats des élus aux calendriers électoraux, que son mandat se termine le 7 février 2021, conformément à l’article 134-2 de notre charte fondamentale en vigueur.
Cette disposition, poursuit le MTVAyiti, se retrouve également dans l’article 239 du décret électoral du 2 mars 2015 qui a régi les élections qui ont porté M. Moise au pouvoir. Il faut souligner que c’est en vertu de ces mêmes dispositions constitutionnelles et légales que le Président a constaté, dans un tweet daté du 13 janvier 2020, « la fin de la 50eme législature… et le vide institutionnel occasionné par le départ de la chambre des députés et des 2/3 du sénat ».
Toujours selon le MTAAyiti, les différents mouvements populaires représentatifs de la société haïtienne qui expriment leur ras-le-bol face à la gestion calamiteuse du président marquée par plusieurs massacres (massacre de La Saline, massacre du Bel Air…), la « gangstérisation » et la corruption tous azimuts. Certains rapports d’organisations des droits humains (dont ceux du BINUH) sont là pour en témoigner.
Parmi les autres faits qui témoignent en défaveur de l’équipe au pouvoir, le MTVAyiti souligne – L’augmentation effrayante et incontrôlée des cas d’enlèvements et de séquestration contre rançon (kidnapping) qui décapitalisent particulièrement la classe moyenne et les classes défavorisées, créant ainsi une situation de panique généralisée ;- Les manipulations intempestives du taux de change à des fins purement politiques, sans aucune réflexion technique, qui n’ont fait qu’appauvrir une population déjà durement éprouvée ;- La prolifération subite de gangs, fédérés et lourdement armés, affichant ouvertement leurs liens avec le pouvoir.
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