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L’Organisation des Nations Unies plaide pour une plus forte présence des femmes dans les sphères de décision
La faible représentation des femmes en politique représente un affront à la notion de représentativité dans un système démocratique, estiment, lors d’une tribune le 19 avril, le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et le bureau d’ONU Femmes en Haïti qui appellent le gouvernement haïtien, les partis politiques, l’ensemble des secteurs de la vie nationale, ainsi que la communauté internationale, à écouter la voix des femmes et des filles haïtiennes, et prendre toutes les mesures pour garantir et protéger leur participation pleine et entière dans le processus de consolidation de la paix et de la stabilité dans le pays.
“Aujourd’hui plus que jamais, la voix des femmes, des jeunes femmes et des filles haïtiennes doit être entendue. Alors qu’Haïti fait face à une crise prolongée aux multiples facettes et que la situation des femmes se fait de plus en plus alarmante, ces dernières continuent à faire preuve d’une résilience exemplaire“, ont soutenu les deux organisations.
Ces organisations internationales signalent que la faible représentation des femmes en politique représente un affront à la notion de représentativité dans un système démocratique. Leur absence dans les forums de débat et de décision entrave considérablement la compréhension globale des questions touchant les différents segments de la population, et tend à exclure des discussions et des décisions de politiques de développement économique et sociale les spécificités qui appartiennent aux femmes et aux filles. Cela entraîne des propositions de solutions souvent inadaptées et à faible impact.
Car, poursuivent elles, les femmes qui représentent un pilier majeur de l’économie, notamment informelle et commerçante, sont à la tête de plus de la moitié des foyers haïtiens, et œuvrent quotidiennement, souvent seules, pour permettre un accès à l’éducation et à la santé à leurs enfants, en dépit de la pauvreté et de l’insécurité dont elles doivent faire face. De plus, elles insufflent la vitalité de la société civile haïtienne, à Port-au-Prince et dans chacun des dix départements, en se battant pour le respect des droits de la personne pour la justice, l’équité, et contre l’impunité et la corruption.
“En ce moment historique pour Haïti, où les réformes sont réclamées par toutes les sensibilités politiques, où l’on parle de dialogue national et de solutions pour rétablir la sécurité, le rôle et la place des femmes ne peuvent plus être ignorés, elles qui représentent plus de la moitié de la population du pays et qui sont souvent celles qui payent le plus cher prix des conséquences de la mauvaise gouvernance, de la corruption et de l’impunité.”
Par conséquent, l’ONU estime qu’il est temps que le gouvernement haïtien, les partis politiques, l’ensemble des secteurs de la vie nationale, ainsi que la communauté internationale, écoutent la voix des femmes et des filles haïtiennes, et prennent toutes les mesures pour garantir et protéger leur participation pleine et entière dans le processus de consolidation de la paix et de la stabilité en Haïti, ainsi que dans celui de création d’une société plus juste et plus égale.
Par ailleurs, l’organisation rappelle que l’éducation formelle et en famille joue aussi un rôle crucial dans la transmission et la consolidation des principes d’égalité et de respect des droits de toute personne, sans distinction de genre. Par ailleurs, un effort de sensibilisation visant le grand public apparait nécessaire sur la violence faites aux femmes et aux filles, et ses conséquences psychologiques et physiques pour les victimes, mais aussi légales pour les responsables.
Ainsi, l’école devrait représenter le premier forum ou les jeunes haïtiennes et haïtiens participent de manière égale, non seulement l’espace ou les matières traditionnelles sont enseignées mais aussi le vecteur principal de transmission de notions comme la citoyenneté et l’égalité des droits.