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Port-au-Prince, ville chaotique, remise aux gangs et réduite à la misère la plus abjecte  

Port-au-Prince, ville chaotique, remise aux gangs et réduite à la misère la plus abjecte  
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Port-au-Prince, ville chaotique, remise aux gangs, réduite à la misère la plus abjecte.

Depuis quelques années on a pu constater que le pays est parti en vrille, notamment la capitale haïtienne contrôlée par des groupes armés qui font la loi au quotidien. Ils tuent, brûlent, pillent et enlèvent les citoyens. Les autorités ont perdu le contrôle du territoire alors que la population ne sait à quel saint se vouer face à la dégradation du climat de sécurité, l’augmentation du chômage, l’inflation et le manque d’accès aux services de base.

 

Des territoires jusqu’à présent perdus

Comme l’avait déclaré la ministre de la justice a.i, Emmelie Prophète Milcé, dans une interview, Haiti a des territoires perdus. Peut-être qu’elle était consciente que la ville est remise depuis un certain temps aux gangs qui sèment la terreur.

À Port-au-Prince, la ville est encerclée par des groupes armés. À l’entrée sud de la capitale, considérée comme la route de la mort, trois groupes armés ont pris le contrôle de cette route nationale qui est reliée à quatre autres départements (Sud-est, Sud, Nippes et Grand-Anse). Les hommes de Izo contrôlent Village de Dieu, ceux de Ti Lapli ont la main mise sur Grand Ravine et les acolytes de Chrisla contrôlent Ti Bwa et Fontamara.

Lanmò San jou contrôle une bonne partie de la commune de Croix-des-Bouquets avec son groupe armé baptisé 400 Mawozo. Sur la côte des arcadins, des malfrats sans pitié ne cessent de terroriser la population et sèment la terreur au niveau de cette zone presqu’impraticable à ceux qui souhaitent l’emprunter pour se rendre à l’Arcahaie et d’autres communes du pays.

Au niveau de la Plaine du Cul-de-sac, le groupe armé Chen Mechan a le plein contrôle de cette banlieue. Il dirige, impose et finit par s’imposer au sein de cette communauté. À Tabarre, le groupe armé de Vitelhomme a le plein contrôle de la situation. Cette commune est presque devenue une zone de non-droit. Les hommes de Vitelhomme Innocent enlèvent, tuent des policiers, et veulent s’emparer de plusieurs territoires dont Belvil et la route de Frères après avoir pris le contrôle de Pernier.

À Laboule et Thomassin, le gang Ti Makak a pendant des mois terrorisé la population de ces deux quartiers et ses environs. Plusieurs personnes qui ont emprunté ce chemin pour se rendre dans le sud du pays ont été victimes de ces malfrats qui parfois ont tué, incendié et enlevé des familles.

Le centre-ville de Port-au-Prince et bas de Delmas sont aussi contrôlés par des groupes armés. Sans oublier que certains quartiers populaires de la capitale ont aussi leurs groupes armés qui se forment dans l’anonymat et terrorisent les habitants.

 

Bataille entre gangs rivaux, les habitants des quartiers populaires premières victimes

La guerre entre gangs rivaux a fait beaucoup de victimes au sein de la population civile. Des individus armés se battent souvent entre eux pour avoir le contrôle de certains territoires afin qu’ils puissent établir et renforcer leur pouvoir.

En mars dernier, pendant environ trois jours, les habitants des quartiers de Solino, Fort National, Bel-Air, Delmas 18, Nazon ont fui les attaques des groupes armés du bas de Delmas et du bas de la ville qui se battent entre eux pour le contrôle du quartier de Solino. Ne se sentant plus en sécurité, des familles ont pris la fuite pour se réfugier dans d’autres endroits.

Même cas de figure pour des habitants de Grand Ravine, Martissant et Fontamara qui ont fui leurs maisons depuis un bon moment afin de s’échapper à la guerre des groupes armés de Ti Lapli et Chrisla qui se livrent dans une guerre sans fin pour le contrôle de certains territoires jugés stratégiques.

Terrorisés par le groupe armé de Grand Ravine, les résidents du quartier de Carrefour-Feuilles ont marché le lundi 7 août 2023 contre l’insécurité afin de demander aux autorités concernées de rétablir l’ordre et la paix dans la cité. Depuis le week-end dernier, la population de ce quartier fait face à la terreur des groupes armés de Grand Ravine qui veulent contrôler ce quartier.

Dernièrement, des gangs armés opérant dans la commune de Tabarre ont terrorisé la population. Pour échapper à la terreur de ces malfrats qui tuent, pillent et incendient des maisons, ils ont fui le lundi 24 juillet leurs domiciles pour s’installer devant le bâtiment de l’ambassade des Etats-Unis.

Depuis plusieurs années, la PNH est en grande difficulté pour capturer des chefs de gangs connus. Il faut remonter à des années pour parler des cas de Anel Joseph, Odma et de Ti Je, des redoutables chefs de gangs qui ont été tués par la police nationale. Depuis, l’institution policière n’a capturé aucun chef de gang connu par le grand public.

 

Misère abjecte du peuple haïtien

À côté de la situation sécuritaire du pays qui ronge les citoyens, ils vivent depuis plusieurs années une misère sans fin.
Les prix des produits de première nécessité continuent d’augmenter alors que le chômage est à un taux élevé. Une bonne partie des familles haïtiennes dépendent des transferts de la diaspora.

L’Etat haïtien n’est même pas en mesure d’accompagner les plus vulnérables pour leur permettre de faire face à la pauvreté.
Aucun programme social qui pourrait donner une lueur d’espoir à cette population assoiffée d’une meilleure condition de vie n’est mis en œuvre.

Les enfants les plus vulnérables ne sont pas scolarisés, la majeure partie de la population vit au seuil de la pauvreté, les universitaires n’ont aucune garantie qu’après leurs études ils pourront faire un stage voire intégrer le marché de l’emploi.

Les gens ont une seule idée en tête: quitter le pays à tout prix pour échapper à cette misère qui se dégrade. Certains vont au Chili, en Turquie, au Brésil, en République dominicaine et surtout au Mexique.

Grâce au programme Humanitaire Parole mis en place par Joe Biden, des milliers d’haïtiens ont déjà quitté le pays pour aller s’installer aux États-Unis. Différentes couches sont approuvées dans ce programme communément appelé “programme Biden”. Des universitaires, des élèves, des professeurs, des policiers, des intellectuels, des responsables d’entreprises entres autres, ont quitté le pays pendant que d’autres sont toujours en attente d’une réponse positive de USCIS.

Entre-temps, les gangs armés continuent de faire la loi, les policiers sont souvent assassinés par les malfrats, le peuple ne peut plus résister, les autorités concernées sont incapables de ramener l’ordre et le pays continue de s’effondrer.

Port-au-Prince, ville chaotique, remise aux gangs et réduite à la misère la plus abjecte  

En savoir plus:

Le taux de référence calculé par la BRH pour ce mercredi 9 Août 2023

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