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Recrutement dans les médias, un défi pour les journalistes haïtiennes

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Recrutement dans les médias, un défi pour les journalistes haïtiennes

Malgré la place importante de la gente féminine dans la société haïtienne , il est encore difficile aujourd’hui pour elle d’etre recrutée dans les médias en Haiti. Bon nombre d’entre elles se plaignent de sollicitations sexuelles demandées contre emploi par leurs employeurs

Dans le secteur de la presse, les femmes sont sous représentées en Haïti. Malgré le fait qu’elles parviennent à investir de plus en plus ces espaces de travail , très peu arrivent à des postes de direction ou décisionnaire.

Martine Isaac Charles, est Coordonatrice de la Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ), explique qu’il y a bien des obstacles qui entravent l’émergence des femmes journalistes. Premièrement elles ont trop d’activités à assumer simultanément au sein du média et de leurs foyers. Parfois les taches domestiques l’emportent sur les responsabilités professionnelles et, du coup, ralentissent leurs performances, détaille Martine Isaac.

Deuxièmement en Haïti, le principe veut que les journalistes n’aient pas d’heure, ni de jour, ils peuvent être sollicités à n’importe quel moment de leur contrat ce qui n’est pas favorable à une professionnelle de la presse ayant des responsabilités familiales » poursuit la coordonatrice de SOFEHJ.

Autre facteur qui fait obstacle à l’émergence des femmes journalistes, les hommes sont favorisés dans ce secteur, une situation qui suscite une démotivation chez certaines femmes journalistes.

« Dans les salles des nouvelles, des plaisanteries à stéréotype sexistes a l’encontre des femmes sont monnaies courantes, des harcèlements sexuels, des offres sexuelles en échange de promotion si elles refusent elles seront renvoyées » déplore la Coordonatrice de la Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ). Pire, les victimes ne veulent pas porter plaintes parce que la société haïtienne est une société patriarcale se désole Martine Isaac.

Vertilus Saintia, une jeune journaliste de 27 ans nous explique son calvaire.

« J’ai terminé mes études en journalisme lorsque j’avais 25 ans mais malheureusement aujourd’hui, j’évolue dans le secteur comme une maquilleuse, après avoir repoussé une proposition indécente d’un patron de presse » affirme-t-elle.

Vertilus Saintia raconte qu’après ses études, elle faisait la navette dans des médias de la capitale en vue de trouver un stage, elle dit regretter qu’au lieu d’exploiter sa capacité intellectuelle, des responsables de ces médias ont, plutôt, voulu l’abuser sexuellement. Une fois qu’elle a refusé, sa demande de stage a est rejetée, comme s’il s’agissait d’un exercice donnant-donnant, lâche-t-elle l’air déçu.

« Face à cette situation, je suis obligée de chercher autre chose à faire parce que je veux avoir une indépendance économique. De ce fait, j’ai d’abandonné mes rêves pour me lancer dans ce nouveau monde au poste de maquilleuse, moins exposé selon elle aux prédateurs sexuels » affirme-t-elle.

Pierre Anne-Suze Séphora, est journaliste à radio Sentinelle de Port-de-Paix.
Depuis son enlèvement par des individus armés à Port-au-Prince en septembre dernier elle a connu le même le sort. Pour elle, on doit revoir le fonctionnement de la presse haïtienne.

La jeune journaliste âgée de 24 ans se plaint également du fait que les médias mettent les hommes plus en vue que les femmes. La plupart du temps, ils confient des sujets beaucoup plus captivants aux hommes ,de quoi leur permettre de percer avec beaucoup plus de faciliter que les femmes, regrette-t-elle.

« C’est la seule profession que je vais deconseiller une fille de pratiquer. Car ’après avoir eu son diplôme, elle aura de grandes difficultés à intégrer les médias. D’autant que, à l’instar d’autres sphères , l’intégration dans les medias se fait la plupart du temps dans les meilleures conditions sur la base de favoritisme pour les femmes, dans les pires sur la base de prostitution » se désole Pierre Anne-Suze Séphora.

Partout à travers le pays, les plaidoiries se multiplient pour forcer au respect des femmes et des filles, mais également pour les encourager à prendre la place qui leur revient dans une société à prédominance masculine.

Sil est vrai qu’aujourd’hui en Haïti le nombre de femmes reconnues pour leur apport dans des domaines variés va en s’accentuant, il n’en demeure pas moins que l’émergence des femmes dans pratiquement toutes les sphères d’activités, notamment les médias, fait face à bien des obstacles qui méritent d’être abordés avec sérieux pour parvenir à une société où la représentation des femmes a tous les niveaux est une garantie.

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