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Haiti- Affrontement entre gangs: les évêques catholiques dénoncent l’impuissance des autorités

CEH / référendum / Une messe contre l'insécurité chantée par tous les évêques en l'église Saint-Pierre
Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7
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Haiti – Les évêques catholiques dénoncent l’impuissance des autorités de l’Etat qui n’interviennent pas lors des affrontements entre gangs armés au Centre-ville.

Port-au-Prince, Haiti.- La Conférence épiscopale d’Haïti (CEH), dans un message publié en date du samedi 30 juillet 2022, signé d’une dizaine d’évêques dont le Chibly LANGLOIS, a pris position sur la conjoncture actuelle marquée par lutte acharnée entre les gangs armés notamment au Centre-ville de Port-au-Prince. De ces affrontement, l’église Catholique a été victime. Situé au cœur de ces zones d’affrontements, l’édifice de la Cathédrale transitoire de Port-au-Prince a été le 27 juillet gravement affecté par « un incendie d’origine criminelle » qui a été sauvé des flammes grâce à l’intervention des pompiers.

Dans leur constat, le centre-ville de Port-au-Prince est devenu, ces derniers jours, le théâtre de violents affrontements entre bandes armées illégales, causant de nombreuses victimes au sein de la population civile aux abois, en grande détresse. La Police elle-même semble impuissante, estiment les évêques. « Constatant avec une profonde tristesse et un sentiment intérieur de révolte la dégradation acceptée et largement provoquée de la situation du pays dans sa descente aux enfers, la conférence des évêques catholiques d’Haïti (CEH) s’étonne et s’indigne contre l’impuissance de l’autorité de l’État, laissant le champ libre aux gangs lourdement armés pour mettre à exécution en toute impunité tous leurs actes prémédités. Ils kidnappent, séquestrent, cassent, tuent, brûlent, et mettent ainsi en défi les pouvoirs établis qui semblent totalement dépassés par ce qui se passe », ont indiqué les évêques.

Les dirigeants de l’église catholique en Haïti se sont demandé : « pourquoi l’État n’agit-il pas pour sévir avec la rigueur nécessaire dans le cadre de la justice pour mettre les bandits hors d’état de nuire ? Est-il impossible de couper les sources qui fournissent aux groupes et aux individus les armes et les munitions, ou bien cela profite-t-il à des personnes intouchables ? » Ils ont observé que les acteurs de violence ne manquent jamais de moyens et sèment quotidiennement la terreur, les agents de la Police nationale semblent généralement en être dépourvus et ne peuvent exercer leur mission de manière efficace. Aussi, ils ont fait part du constat qu’il devient impossible d’investir et de s’investir en toute sérénité dans un pareil climat d’insécurité généralisée ; d’une augmentation considérable du nombre de ceux qui fuient le pays, que les zones de non-droit qui prolifèrent et aussi la violence a tendance à être récurrente et systématique.

Les évêques ont dit unir leurs voix à celles de tous ceux et celles qui souffrent de cette situation et qui aspirent à la sécurité et à la paix, pour exiger une action immédiate de la part des autorités qui ont la charge de l’état et du bien-être des citoyens. Car, ajoutent-ils, il est urgent de travailler dans le meilleur des délais pour le désarmement des gangs, pour permettre à la Police nationale de mener en toute liberté et avec égal traitement ses opérations à l’encontre des acteurs de violences armés ou d’insécurité et de créer un climat de sérénité et de confiance. Il faut, entre autres, empêcher le passage par les frontières et l’entrée des munitions dans le pays, arrêter et juger les auteurs matériels, les commanditaires et les promoteurs des actes qui enfreignent la loi.

« Nous invitons tous et chacun, hommes et femmes d’affaires, hommes et femmes politiques et d’État, ainsi que les membres de la Société civile à travailler en synergie pour combattre le fléau de l’insécurité sous toutes ses formes. Nous contribuerons ainsi au changement espéré de tous. Nous ne pouvons plus continuer à vivre comme de potentielles victimes du banditisme qui règne dans le pays, ni accepter la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui comme si elle était normale. Il est déjà venu le temps de nous réveiller de notre torpeur, pour dire de toutes nos forces : Non à l’insécurité ! Non au kidnapping ! Non à la légalisation, par la complicité, de l’activité des gangs armés ! Non à tout projet d’anéantissement de l’État visant à faciliter un quelconque agenda à l’encontre de ce peuple à qui cette terre est léguée ! », peut-on lire dans cette note.

Par ailleurs, l’Église catholique, à tous ses échelons, entend protester contre « ces attaques ignobles et choquantes qui ont affecté ou touché la Cathédrale transitoire de Port-au-Prince ». La conférence des évêques catholiques d’Haïti a dit s’unir aux autorités ecclésiastiques et au clergé de l’Archidiocèse de Port-au-Prince pour dénoncer cet acte malveillant.

CEH / référendum / Une messe contre l'insécurité chantée par tous les évêques en l'église Saint-Pierre

Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7

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