Paralysie de l’appareil judiciaire: les associations de magistrats écrivent à la Cour de Cassation et l’Office de Protection du Citoyen.
Depuis l’arrestation du magistrat Yvickel Dabrézil, juge de la Cour de Cassation, le 7 février dernier, l’appareil judiciaire haïtien connaît une nouvelle descente aux enfers inquiétante, un avilissement de trop qui le met à nue aux yeux du monde selon les associations de magistrats. Pour signifier leur mécontentement, l’Association nationale des magistrats haïtiens(ANAMAH), l’Association professionnelle des magistrats(APM), le Réseau national des magistrats haïtiens (Renamah) et l’Association des juges de paix d’Haïti( AJUPAH) avaient donc opté pour l’usage de l’arme ultime: la grève.
Plus d’un mois après, en dépit de la libération – 4 jours plus tard du magistrat en question – l’angoisse et l’humiliation vécue par les collègues magistrats de la cour de cassation habitent encore l’âme de la justice, de l’avis des structures susmentionnées. Puisque les lignes n’ont pas bougé, elles prennent l’initiative d’écrire au magistrat René Sylvestre, président de la cour de cassation et à Maître Renan Hedouville,
Protecteur du citoyen.
Dans la correspondance adressée au Président de la cour, les signataires soulignent que cette correspondance a pour devoir de se prononcer sur la paralysie du système judiciaire en vue d’estomper les mesures de représailles contre les cours et tribunaux par les autorités de l’exécutif et de permettre le désengorgement des prisons. Cette intervention est pour souligner le silence sonore des autorités de l’exécutif, expliquent l’ANAMAH , l’APM ,le RENAMAH et l’AJUPHA.
“Dans cette perspective, les associations vous sauraient gré de leur accorder urgemment audience afin de débattre de cette possibilité”,écrivent-elles.
Dans celle correspondance adressée au Protecteur du Citoyen, les associations signataires représentées par Me Jean Wilner MORIN Président de l’ANAMAH, Me Ikerson Edume Président du RENAMAH, Me Martel Jean Claude Président de l’APM et Me Michel Dalexys Président de l’AJUPHA se montrent interpellées par les incidences négatives de la crise sur le sort des prisonniers. En ce sens, elles sollicitent le bon office de l’OPC.
“Les différentes associations de magistrats signataires de la présente sollicitent vos bons offices en vue de trouver issue favorable à la crise dans l’objectif de désengorger les centres carcéraux”,lit-on dans la correspondance.
De son côté, l’OPC, dans une correspondance datée du 25 mars, répond ce qui suit aux associations de magistrats :” s’accrochant à la médiation comme méthode pacifique de résolution des conflits et conformément à ses attributions, l’Office de la Protection du Citoyen vous propose une séance de discussions ce vendredi 26 mars 2021 à 10h.00 AM dans ses locaux sis au 381, Route de Bourdon”.
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