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La BRH dit avoir renforcé sa politique d’assèchement systématique de la liquidité excédentaire dans le système bancaire dans l’objectif d’atténuer les impacts de cet environnement adverse sur la monnaie nationale et contrer les tensions sur le marché des changes, 154.11 millions de dollars déjà injectés.
La Banque de la République d’Haïti a publié, ce mardi 2 août, sa note sur la politique monétaire comptant pour le 3ème trimestre de l’exercice fiscal 2021-2022 (avril – juin 2022). Par rapport à l’épineux problème du dollar qui s’échange à un taux très élevé sur le marché de changes, la BRH a fait savoir, qu’en soutien à l’offre de devises affectée par le manque de dynamisme des transferts privés sans contrepartie, elle a poursuivi ses injections sur le marché des changes, lesquelles ont atteint 154,11 millions de dollars américains pour le trimestre sous étude.
Ces opérations, précise la banque centrale, lui ont également permis de stériliser plus de 17,54 milliards de gourdes et se sont soldées par une vente nette de 16,88 millions de dollars après celle de 2,9 millions au trimestre précédent. Par ailleurs, l’attractivité des obligations BRH s’est renforcée, l’encours de ces titres s’étant inscrit à environ 7,3 milliards de gourdes en juin 2022 contre 4,6 milliards de gourdes un mois auparavant.
Le document parle de la mise en œuvre de la politique monétaire de la Banque de la République d’Haïti (BRH) dans un environnement international marqué par la montée des tensions inflationnistes et les incertitudes autour des perspectives de l’économie mondiale, et au niveau national, par l’augmentation de la facture des importations de biens, notamment les produits pétroliers qui a pour corollaire l’accélération du rythme de progression des prix qui a alimenté les anticipations négatives des agents économiques, lesquelles ont, entre autres, conduit à alimenter les tensions sur le marché des changes.
Parallèlement, la BRH estime que l’offre locale a subi, une fois de plus, les effets négatifs de la performance mitigée de la campagne agricole de printemps et de la dégradation continue du climat des affaires. Dans ce contexte empreint d’incertitudes et de volatilité de prix, la Banque Centrale a renforcé sa politique d’assèchement systématique de la liquidité excédentaire dans le système bancaire dans l’objectif d’atténuer les impacts de cet environnement adverse sur la monnaie nationale, tout en veillant à la stabilité du système financier.
Au cours du troisième trimestre de l’exercice fiscal 2022, la BRH informe avoir maintenu l’ensemble des mesures visant à mitiger les impacts sur la stabilité macroéconomique d’un environnement adverse aussi bien sur le plan national qu’international. « Elle a donc poursuivi sa politique de reprise systématique de la liquidité à travers les bons BRH et les interventions sur le marché des changes tout en gardant le statu quo au niveau des taux directeurs et des taux de réserves obligatoires sur les passifs en gourdes et en devises », peut-on lire dans cette note.
Pour la BRH, les perspectives économiques pour la fin de l’exercice fiscal 2021-2022 demeurent mitigées et sont assujetties à un ensemble de facteurs tant au niveau interne qu’externe. Le prolongement de la guerre en Ukraine devrait conduire à l’intensification du renchérissement des produits pétroliers et alimentaires de base ainsi qu’à la persistance des ruptures des chaînes d’approvisionnement au niveau mondial.
De même, l’inflation élevée et les risques de récession ou de ralentissement économique qui pèsent notamment sur les États-Unis, le Canada et la Zone Euro, pourraient affecter le revenu disponible des migrants haïtiens et conséquemment les transferts privés sans contrepartie, principale composante de l’offre de devises sur le marché des changes, a-t-elle ajouté. La hausse des prix chez nos principaux partenaires commerciaux pourrait également continuer à alimenter les pressions inflationnistes notamment à travers l’augmentation des prix des produits importés considérés dans le panier de consommation.